I'll be back ! (You're terminated, fucker !)

Bien sûr, "The Terminator" a fini par vieillir, logiquement dépassé peut-être par sa suite, moins extrême mais mieux réalisée, et a ensuite engendré une mauvaise "descendance" qui a détruit la simplicité parfaite de son sujet.


James Cameron a enchaîné sur une carrière éblouissante, sans jamais pourtant trahir ce qui faisait la qualité étonnante de ce tonitruant début : des scénarios peut-être pas parfaits, mais toujours construits sur des thèmes intelligents, interpelant le spectateur ; une grande efficacité aussi bien dans l'action que dans l'humain ; et puis bien sûr, cette sorte de vision claire sur ce que le cinéma populaire doit être, loin des calculs financiers, pour emporter le spectateur avec lui.


De son côté, Schwarzie a suivi un parcours finalement assez similaire, jusqu'à devenir un gouverneur crédible de Californie, et même un Républicain ouvert d'esprit, violemment opposé aux courants extrémistes de son parti : le robot infernal s'est avéré plutôt un honnête homme.


En revoyant "The Terminator", trente-cinq ans plus tard, on est finalement plus choqué par les coupes de cheveux improbables que nous avions à l'époque que par la rudesse basique des effets spéciaux. L'histoire, terrible si on prend le temps d'y réfléchir, conjuguant une promesse d'apocalypse générale (crédible !) et la perspective d'une vie dévastée ("A storm is coming...") reste passionnante... L'énergie brute de la série B est bel et bien là, le scénario est inventif et les ambitions sont aussi modestes que bien réelles. James Cameron aligne les scènes d'anthologie, ébouriffantes, tandis que le très léger second degré de quelques punchlines ('I'll be back !", bien sûr !) permet de prendre un peu de recul par rapport à la violence qui déferle sur l'écran, sans détruire pour autant la crédibilité de l'histoire ou des personnages.


PS : Le film est dédié à Harlan Ellison, immense auteur de SF aujourd'hui un peu oublié, et cette dédicace prouve qu'il ne s'agissait pas seulement pour Cameron de réaliser un grand film d'action - ce qu'il a fait - mais de proposer une vision cohérente de menaces réelles sur l'avenir de l'humanité.


[Critique mise à jour en 2021, à partir de versions antérieures datant de 1985 et de 1997]

EricDebarnot
7
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le 5 sept. 2014

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Eric BBYoda

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