Si Arnold était né sur le sol américain ou si la constitution américaine avait été changée, il aurait pu être Président des états-unis. C'est amusant mais ce Dark Fate se situe à la frontière du Mexique, et vu la conjoncture actuelle, ce choix ne semble pas un hasard. Au lieu de cela, le voici rempiler pour un 6eme opus en compagnie de sa cible de 1984, la sexagénaire Sarah Connor plus affutée et aigrie que jamais, qui au lieu de couler une retraite paisible (la fin alternative de T2, dans une scène coupée au montage), se verra condamnée à chasser des Terminators jusqu'à la fin de ses jours, la pauvre. On est jamais trop prudent, rien ne vaut un bon lance-roquettes anti-char et quelques packs de C-4 dans le coffre...


Dark Fate démarre avec une scène tirée de Judgment Day, celle oú Sarah est internée et annonce la fin du monde. Choix audacieux et controversé, le jeune John Connor est très vite écarté. On balaye ainsi toutes les autres suites depuis le 2, et on laisse la place à Tim Miller, le réalisateur de Deadpool sous la houlette de Cameron, s'il vous plaît ! Puis nous aurons droit à l'arrivée de Grace (MacKenzie Davis, une replicante de Blade Runner 2049), un super-soldat 'augmenté' au physique des plus avantageux, une sorte de mélange entre Kyle Reese et la Terminatrix du 3, si vous voyez où je veux en venir. En tout cas, ce personnage féminin est rafraîchissant, en plus d'avoir une plastique des plus agréable, comme ce policier mexicain nous le précise, "il ne pleut pas des femmes nues tous les jours !"... Le 'Girl Power' est à l'honneur, mais j'émettrais une réserve quant à la jeune Latino qu'elle est venue protéger et sensée représenter le futur de la résistance. On sent clairement que le film opte vers un passage de témoin où les vétérans Schwarzy et Linda Hamilton servent de faire-valoir, cela dit, à l'instar de Sly dans 'Last Blood', Hollywood nous sert les retraités les plus Bad Ass du cinéma.


TEX-MEXINATOR


Niveau suspens, action et effets pyrotechniques, ce Dark Fate ne démérite pas des précédents, il innove même, le dernier modèle Rev-9 (Gabriel Luna, le Ghostrider d'Agents of Shield) étant capable de se dédoubler, son enveloppe de métal liquide pouvant se détacher de son endosquelette. On ne comprend pas toujours l'intérêt de la manoeuvre, si ce n'est de jolis effets numériques. C'est peut-être là le côté superflu du film, qui n'en finit plus avec les rebondissements abracadabrantesque, et parait souvent cousu de fil blanc. L'expérience est cependant honnête pour un roller coaster movie avec un tel pedigré, surtout après avoir revu le très moyen Genisys quelques jours avant. L'humour légendaire d'Arnold est de retour, mais plus subtil cette fois. Le T-800, reconverti en bon père de famille, aura toujours quelques blaguounettes en réserve.


Bien sûr, si vous vous attendiez à reprendre la claque de T2 : Judgment Day en 1991, vous risqueriez une déception, voire un sentiment de trahison vis à vis d'un opus que se suffisait à lui-même. Au regard de la concurrence actuelle, un tel pavé dans la marre n'est plus possible. Mais si vous êtes venu les mains dans les poches, sans trop d'apriori, pour voir des Terminators et des guerrières sexy en découdre, Dark Fate, sans tomber dans le nanar, a de solides arguments pour vous distraire.

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le 26 oct. 2019

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RedDragon

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