Tout le monde ou presque connaît la trame principale des films Terminator. Dans un futur proche, les derniers humains survivants d'un hiver nucléaire affronte les hordes de machines tueuses contrôlées par l'intelligence artificielle Skynet. Parmi celles-ci, une série particulière s'en détache : les Terminator, machines humanoïdes d'infiltration et chargées d'exécuter les membres importants de la rébellion humaine. Y compris à travers le temps.
Démarrant à la suite du troisième opus, Terminator : Genisys se lance véritablement comme une réécriture du premier épisode de la série. Une fois de plus, le voyage dans le temps va occuper une place importante dans le déclenchement de l'histoire. La lutte contre l'apparition du Jugement Dernier reste ici centrale mais tout à lieu dans une nouvelle ligne temporelle.
Et c'est ici que se produit la fracture entre les trois premiers films et le style de ce Genisys. Véritable produit de son époque, la nouvelle trame fait table rase du passé. Les nouveaux acteurs et les caractères des personnages qu'ils incarnent sont à des lieux de ce qu'ils pouvaient être aux origines de la saga. La façon même de construire le film est radicalement différente et nous tombons aujourd'hui dans une action beaucoup moins sombre et bien moins oppressante pour les spectateurs.
Il me semble aussi que le film peine aussi à se définir par lui même dans cette nouvelle version. Alors que les premiers Terminator ne ressemblaient qu'à eux-mêmes, celui-ci semble s'inspirer de plusieurs autres univers. Et cela ne doit très certainement rien au hasard. Je pense tout particulièrement au personnage incarné par Matt Smith dans un rôle important lié au changement de ligne temporelle. Que l'on ne vienne pas me dire qu'il s'agit d'un accident, je ne vous croirai pas. Jamais.
Moins affirmé dans sa personnalité, Terminator : Genisys est aussi un film qui choisit de se lancer dans une intrigue complexe sur le thème du voyage dans le temps avant de piétiner allègrement cette possibilité, tout en choisissant de faire de ses personnages principaux des écervelés décomplexés. Cette volonté m'échappe alors que dès l'origine, la série avait choisit d'en faire un élément certes important du scénario mais jamais crucial dans le déroulement de l'histoire. Et cela fonctionnait parfaitement sans besoin de se perdre dans les évidents paradoxes temporels. Ici, le scénario ne cesse de se prendre les pieds dans le tapis de la science et cette déroute ne cesse d'être d'une évidence rare.
Nous nous retrouvons donc avec un film d'action franchement léger et un peu idiot dans le fond. Cela aurait tout de même pu rester acceptable si le choix de s'inscrire dans la lignée des deux premiers films ne s'était pas fait aussi fort. Terminator : Genisys ne se contente pas de piétiner l'univers de ses fameux ancêtres, il assassine purement et simplement le style des années 80, ici devenues complètement anecdotiques. Pire, la direction d'Hans Zimmer achève même de massacrer les musiques de Brad Fiedel et recouvre régulièrement le tout de ses célèbres vrombissements de cuivre. Une catastrophe…
Servi par des acteurs très moyens, enraciné dans une histoire qu'il aurait sans doute mieux valu ignorer poliment, Terminator : Genisys aurait pu être acceptable sans cette malheureuse longue liste de défauts. Les fans repenseront aux anciennes gloires avec nostalgie et les nouveaux venus ne trouveront ici qu'un film d'action assez moyen et trop souvent prévisible. Du gâchis certes mais ce n'est pas non plus la bouse immonde que certains semblent parfois décrire.