Dans ma tête, la série des Terminator se résume ainsi :
1. Le premier film culte
2. La suite encore meilleure
3. La déception (Furlong ne reprend pas le rôle de John Connor et le nouveau T-X était bien moins impressionnant que le T-1000)
4. Celui dont je ne me souviens pas
5. Celui qui me fait penser que la série est morte.
Du coup, une soirée où j’avais un peu de repassage à faire, je me suis re-visionné celui dont je ne me souviens jamais, aka Terminator Salvation (2009). À l’origine, il devait introduire une nouvelle trilogie se déroulant dans le futur, mettant en scène le combat entre John Connor et Skynet… annulée pour cause de faillite du studio possédant alors la franchise. Sommes nous donc passés à côté d’une trilogie épique ?
On ne le saura jamais, mais ce que laissait entrevoir Terminator Salvation n’était pas particulièrement alléchant.
Le film est particulièrement oubliable pour deux raisons. D’abord l’histoire, découpée entre l’intrigue de Connor (Christian Bale) et Marcus (Sam Worthington), a tendance un peu à se disperser. En particulier, je trouve tout l’arc narratif de Connor superflu, et cela vient casser le rythme de celui de Marcus. Ajoutez à cela un tas d’incohérences et clichés de petite et grande taille, et l’ensemble peine à convaincre.
Ensuite, et principalement, la réalisation de McG (Charlie’s Angel, 2000), est particulièrement insipide. Sa seule idée aura été de désaturer à fond l’image : regardez notre avenir est gris, ohmondieujesuisungénieducinéma. Même sa manière de filmer l’action est d’une platitude infinie et franchement on passe pas loin de s’emmerder durant des combats sensés être épiques.
Mais étrangement, le film possède certaines qualités uniques dans cette série. En particulier dans l’arc narratif de Marcus, qui s’avère être bourré de potentiel. D’abord, sa construction est un miroir des films précédents : au lieu d’un robot/soldat venu du futur pour aider/tuer un personnage central à l’intrigue, ici… il vient, assez littéralement, du passé. Et c’est en soit déjà assez intéressant.
En plus, il s’éloigne enfin de la thématique principale des Terminator —le destin—, pour en explorer d’autres, en particulier le transhumanisme —et donc la nature de l’humanité—, et le libre arbitre, en particulier son lien avec le subconscient.
Même si on le voit venir gros comme une maison, Marcus est un Terminator cyborg qui s’ignore —une première dans la série—, qui veut consciemment aider Connor et Reese mais est inconsciemment programmé pour les piéger.
Et tout ça, il faut avouer que sur le papier c’est sacrément cool. Et bien plus intelligent que ce que Terminator Genysis (2015) nous a proposé. Dommage que ça soit plombé par la réalisation et dilué dans l’histoire sans intérêt de Connor.
Bref, si ce nouveau visionnage m’aura fait comprendre pourquoi Terminator Salvation m’a aussi peu marqué, il m’aura également ouvert les yeux sur certaines qualités inédites qu’il possède. Une occasion manquée.