Terminator - Renaissance par Mickaël Barbato

Sur le papier, c'est le fantasme ultime d'une bonne part de ceux qui ont vu et revu T2 étant gosse. Les premières minutes, l'ambiance post-apocalyptique, cette guerre qui fait rage... Et là, on devait rejoindre le coeur de ce conflit.

Et ça démarre pas trop mal. Bon, on comprend direct la nature de Marcus. "Direct", ça veut dire dès le premier plan... Mais bon, passons. Passons aussi la désagréable impression que les personnages n'auront que peu de profondeur et d'évolution du début à la fin, ce qui est le cas. Passons. Donc reste l'action. et là, on peut quand même dire qu'on est servi... la première partie du film. Que ça fait du bien de voir un blockbuster avec des plans jolis, propres, qui ne soulignent pas l'action mais ne fait que la mettre en valeur. Lisible ! Bonheur. L'apparition du robot géant, suivie de la course-poursuite pour terminer sur la capture de Reese, dépote sévère et on se dit "merde, ça va être cool finalement !". Et là...

Les évènements s'enchaînent, Marcus est capturé par la résistance. Le début de la fin. Son évasion, en compagnie de l'habituelle bonnasse dont l'apparition était d'un téléphonée peu commun, est tout simplement risible. Un million de balles sont tirées, des missiles, des grenades, mais rien ne semble vouloir toucher le duo fuyard. Et puis, se rapprocher un minimum de deux personnes non armées, quelle drôle d'idée ! Mais non, restons à des dizaines de mètres c'est tellement mieux. A partir de cet instant, où le spectateur décroche immanquablement, foule d'autres défauts apparaissent. Le pire d'entre eux étant cette désagréable sensation d'assister à une sorte de remake de Terminator 1 & 2 (voir 3). Sentiment appuyé par la reprise, en forme de clins d'oeil fanservice, de répliques cultes, voir de situations entières. Et c'est dommage, car les quelques bonnes idées éparpillées, comme la séquence dans l'eau vraiment bonne et propice à quelques plans qui rappellent les vélociraptor dans les hautes herbes de Jurassik Park 2, sont noyées dans un torrent de déjà-vu. Le point culminant arrivant pour le climax honteux, qui reprend la situation de celui de Terminator 2, et même l'éclairage.

En fait, tout le film est résumé par son générique de début. Musique signée d'un Elfman très mal inspiré, au passage. Une musique de blockbuster typique, insipide, qu'on penserait sortie de Transformers par exemple, et qui se termine par les percussions métalliques du thème original, le tout formant une mélasse perturbante. Un blockbuster décevant, qui se termine par une révérence qui n'a rien à faire là et finit de plomber ce qui l'était déjà pas mal.

Ah, et Worthington est toujours le roi des cornichons. Ce type n'a aucun talent à part sa carrure, même sa gueule est d'un fade... Un peu mieux que dans Avatar cependant.
Bavaria
4
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le 24 mai 2011

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