L'an 3000. Dans le futur, Optic 2000 serait encore plus ringard qu'aujourd'hui, sauf qu'ils n'existent plus. Afflelou non plus. Car dans le futur, les humains sont habillés comme des hommes des cavernes et jouent vraiment très mal.
Soit dit en passant, dans le futur, on regarde la télé la tête penchée sur le côté, et on cadre donc la caméra en diagonale, selon la technique dite du « cadrage vomitif ».

Le jeune héros décide de quitter la tribu et, stupide comme tout jeune héros qui se respecte (à l'exception de McGyver, qui a toujours été très malin sauf quand il fallait se choisir un coiffeur), se fait capturer par les méchants et envoyer dans une mine. Car dans ce film, les méchants sont des extra-terrestres au design pas super inspiré, ou alors ce sont les descendants d'une partouze improbable à laquelle ont participé Bob Marley, un wookie, un chinchilla, Marylin Manson, Christophe Lambert et Daniel Auteuil (ces deux derniers ayant vraisemblablement légué les gènes de leur talents d'acteur). En plus ils s'appellent les Psychlos. C'est Microsoft qui leur a refilé le nom ou quoi ?

Au grand plaisir des amateurs, John Travolta, Forest Whitaker, et tous les autres protagonistes de cette farce ce space-opera appliquent le b.a.-BA de l'acteur nanar, dont la première règle est : « si tu es vilain, rire beaucoup tu devras ». Autant vous dire que, dans le futur, le cabotinage n'est malheureusement pas encore puni par la loi.

Dans leur mine, les prisonniers reçoivent à manger. Dans le futur, notre nourriture se compose exclusivement de guacamole. Les humains se précipitent sur la bouffe, mais le héros est gentil, et leur explique, à coup de bourre-pifs au ralenti dans le nez du plus tenace, que c'est quand même mieux quand on se partage et que puisqu'on est des humains et pas des extraterrestres rastas, alors on peut se comporter comme des êtres civilisés. C'est beau comme du Bernard Henri-Lévy lu par Arielle Dombasle.

Terl (c'est le nom de l'extraterrestre joué par le fils John Travolta et de Chewbacca dans le futur) est puni par son chef : lui qui espérait une promotion se retrouve à devoir rester sur la Terre. Or, la Terre pour nous c'est cool, mais bon dans le futur, la Terre, ça craint. C'est vrai que, objectivement, si on y réfléchit bien, c'est quand même moins la classe que Proxima du Centaure, Tatooine, la Planète Hurlante ou Original Planetypus. Donc du coup, Terl il est pas content, et en grand méchant, il décide de se lancer dans des plans vraiment très malins pour se venger de ses supérieurs.

En effet, Terl et son demi-frère (le fils de Chewbacca et de Forest Whitaker) décident d'exploiter une mine d'or en secret. Pour cela, ils forment une équipe d'humains. Et apprennent au héros toute l'histoire, la technologie et le language psychlo. Hey les mecs, la prochaine fois, vous avez qu'à directement lui filer le guide Comment se débarrasser d'esclavagistes extraterrestres rastas pour les nuls.

Saviez-vous que, dans le futur, les transitions entre deux scènes se faisaient grâce à powerpoint 98 ? Saviez-vous que les avions du futur fonctionnaient encore au bout de 1000 ans laissés sans entretien ? Saviez-vous que, dans le futur, quelqu'un aurait l'idée complètement conne d'adapter un mauvais livre de SF écrit par L.Ron Hubbard, le père de l'église de scientologie ? Saviez-vous que les producteurs du futur étaient suffisamment stupides pour en confier la mise en scène au réalisateur de seconde équipe de La Menace Fantôme ? Saviez-vous qu'ils avaient prévu d'en faire une deuxième partie et que, à cause du bide de la première, on ne saura jamais comment tout ça ça finit ? Battlefield Earth, un film d'anticipation qui fout franchement les jetons.
colargol
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste La nanarothèque

Créée

le 7 oct. 2010

Critique lue 2.2K fois

48 j'aime

6 commentaires

colargol

Écrit par

Critique lue 2.2K fois

48
6

D'autres avis sur Battlefield Earth - Terre champ de bataille

Du même critique

The Room
colargol
10

Critique de The Room par colargol

Il paraîtrait qu'à Los Angeles et New York, un nanar d'exception déchaîne les passions. À la manière du Rocky Horror Picture Show, il y est diffusé une fois par mois au cinéma et les spectateurs...

le 7 oct. 2010

180 j'aime

10

Batman & Robin
colargol
8

Si vous aimez le cuir et le cul de Georges Clooney

Dans la bat-cave, bat-alerte. Robin et Batman mettent leurs bat-costumes. A l'aide de gros plans serrés courts enchaînés, nous pouvons admirer la cuvée 1997 des costumes de nos héros, qui, d'après...

le 7 oct. 2010

70 j'aime

13