Cette critique a été écrite pour le site La Giclée, vous pouvez donc la retrouver illustrée en cliquant sur ce lien.


Ah, Halloween, ces citrouilles enflammées, ces déguisements oscillant entre le génial et le pas original du tout, ces bonbons qui détruisent les dents des petits et grands… C’est peut-être ta fête annuelle préférée à toi qui lit cet article, avec une occasion de plus de terminer la tête dans la cuvette des chiottes d’une boite de nuit, le visage dégoulinant de maquillage, à côté de Marc le dealer d’AMD. Ou alors, si tu adores le 31 octobre, parce que c’est pour toi le moyen d’appeler tes meilleurs potes, d’acheter un (ou douze) pack de bière, des trucs à grignoter comme du popcorn ou des chips, et de lancer un bon petit film d’horreur des familles. Mais problème, tu penses les avoir tous vu : tu connais Conjuring et Insidious par cœur, tu sais précisément combien de personnes a buté Micheal Myers dans les versions d’Halloween de John Carpenter et de Rob Zombie, et les films de monstres des années 30 à 50 t’endorment. Mais ça tombe bien, j’ai un petit film sous le bras dont tu n’as certainement jamais entendu parler. Alors, réunis ta meilleur équipe de potes, avec celui/celle qui a tout le temps peur, celui/celle qui est toujours mort de rire, celui/celle qui dort au bout de sept minutes, et celui/celle qui est ultra concentré, parce qu’on va parler de Terrifier de Damien Leone.


Avant même de commencer à parler du film, je pense qu’il est bien de préciser que Terrifier est un film de série B, voire Z, avec un budget ridicule, 100 000 dollars récoltées sur Kickstarter, soit le double de la somme demandée par le réalisateur. Donc ne t’attends pas à voir une star faire un coucou dans ce film, ou des acteurs avec un jeu d’une précision exceptionnelle, non. On va préférer des comédiens avec un jeu que l’on pourrait qualifier aisément d’approximatif, et ce n’est pas un mal, ça participe à l’atmosphère parfois kitsch du film.


Sauf que si je te conseille Terrifier, c’est qu’il a évidemment quelque chose en plus que les autres slashers créés par des petites boîtes de prod fauchées. Ce film, qui était à la base un court-métrage de onze minutes, est d’abord un hommage affirmé aux grands classiques du genre : tu reconnaîtras certainement des notes du thème d’Halloween dans la bande-son, ou des environnements qui rappellent la tuyauterie de Freddy des Griffes de la nuit. En outre, Damien Leone rend aussi hommage à des œuvres horrifiques plus récentes, comme Saw pour ne citer qu’elle, via un objet en particulier. Et encore, ce ne sont que quelques exemples, je suis sûr que si tu t’y connais bien, tu en trouveras aisément d’autres.


Terrifier n’est pas un simple collage de références, il a aussi une identité propre. Cela passe évidemment par son monstre, Art le clown, tueur muet aux expressions faciales exagérées, chose originale par rapport aux slashers plus classiques, où les tueurs ne dévoilent aucune émotion (souvent cachés par leur masque). Ce personnage apporte à lui seul une atmosphère dérangeante au film: rien que dans son sourire, on sent qu’il est ultra malsain. A cela s’ajoute un scénario parfois surprenant, qui élimine sans prévenir des personnages que l’on croyait jusque-là importants, élimination qui plus est faite de manière inattendue. Et puisqu’on parle de meurtres, précisons quand même que Terrifier est stupidement gore. Les premières minutes du film, avant le générique, donnent directement le ton. Mais ne t’inquiète pas, petit spectateur hématophobe, je te rappelle que ce film n’a pas de budget, rien n’est donc réaliste, et certains meurtres, bien que de mauvais goût au premier abord, sont tellement exagérés qu’ils en deviennent drôles. Enfin, moi, je me suis marré. Mais peut-être que j’ai un problème.


J’essaie de ne pas en dire plus, le film étant assez court: il ne dure qu’une petite heure et demi. Donc pour résumer, tu as un film gore sans budget avec un clown tueur. Que demander de plus pour Halloween ? La paix dans le monde, mais ce n’est pas le sujet. Si tu n’es toujours pas convaincu, j’ajouterai qu’Art le clown a le potentiel de devenir un monstre culte du cinéma d’horreur, au même titre que Micheal Myers, Jason, Ghostface ou Freddy, chose rare dans les créatures oubliables du cinéma d’horreur actuel.

Hell-Crosses
7
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le 4 nov. 2019

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