Je suis mitigé sur ce reboot de la série. Il y a plein de bonnes idées, il y a de gros défauts, et il y cette réecriture de l'histoire originale qui ne peut que laisser perplexe un fan de la première heure.

Pour donner un peu de background à cette critique, il faut savoir que j'ai lu les comics de Spiderman étant plus jeune (whaouu, je deviens vieux pour dire ça) et je n'ai vu aucune des précédentes versions cinema.

Cette version tente d'expliquer la génèse de Spiderman, comment on passe de l'étudiant Peter Parker au justicier masqué Spiderman. Il reprends tous les éléments fondateurs de la série (la piqure de l'araignée, Aunt May et le meurtre d'Uncle Ben -toujours un succès-, Gwen Stacy, etc) mais les mélange de manière à former une toute nouvelle histoire. Même si ce n'est pas pour moi la "vraie" histoire, je dois bien avouer que c'est une autre version qui se tient plutot pas mal. J'apprécie le travail des scénaristes d'avoir réussi à réecrire quelque chose de neuf avec des matériaux pourtant bien vieux.

Du coté des bons cotés du film, j'ai aussi apprécié les petits easter eggs semés pour les fans de la première heure. Un cameo de Stan Lee par là, une scène qui reprends la couverture d'un comics par çi, quelques petits objets ou noms de persos qui font référence à l'univers original. C'est pas grand chose et c'est tellement discret qu'il faut connaitre la série pour le retrouver, mais ça fait plaisir.

L'humour un peu potache (à défaut d'un autre mot) de Spiderman est bien gardé. Certaines scènes le font se déplacer réellement comme une araignée et non pas comme un super héros et quelques autres scènes nous donnent la perspective en vue à la première personne, un peu comme dans Mirror's Edge (la scène de la vitre miroir me parait même être carrément un hommage -à moins que ça ne soit un plagiat?-).

Quelques scènes sont drolement bien jouées et réalisées comme quand Peter tente de proposer à Gwen de se voir après les cours. Le dialogue de balbutiements est bien drôle. Je dois aussi tirer mon chapeau aux scènes de combats, trépidantes et bien réalisées.

Maintenant, attaquons les mauvais cotés. Tout d'abord le film n'est absolument pas comparable à un Dark Knight de Christopher Nolan en terme de profondeur. Si vous cherchiez un peu de reflexion, c'est pas le bon film, attendez plutot que j'aille voir "The Dark Knight Rises" pour ça.

D'abord, la reflexion sur l'identité secrete est quasi-nulle. Spidey porte un masque pour pas qu'on le reconnaisse à la base, mais au fil du film il semble l'enlever et le remettre un peu n'importe quand. Parfois il l'enlève même au milieu d'un combat pour le remettre plus tard, ou alors pour répondre au téléphone. A la fois il dévoile son identité à un peu n'importe qui (sa copine, un gamin, le commissaire/père de sa copine) ou agit à visage découvert devant la foule, mais il garde la garde secrete pour sa tante ou fait des pieds et des mains pour ne pas être reconnu par le SWAT. Tout ça n'a pas beaucoup de sens au final.

Ensuite on a le droit à une des scènes les plus classiques et clichées du cinema américain. Plus tôt dans le film le gentil Spidey sauve un gamin d'une mort certaine et le remets sain et sauf à son père. A la fin du film quand tout parait désésperé, le père en question, qui bosse dans un chantier de construction, vient au secours de notre héros en lui alignant plusieurs des grues de construction de NYC dans le bon sens pour que le tisseur puisse passer de l'une à l'autre. Et tout ça se passe avec en fond sonore la musique qui va bien, les drapeaux américains qui flottent en arrière plan, les cameras en contre-plongées qui montrent des gens de tout age et de toute nationalité admirer les exploits de Spidey, et les répliques du genre "j'en ai rien à foutre que ce soit interdit, ce mec a sauvé mon gamin, je lui dois bien ça". Rhalala...

L'autre scène hypra classique, c'est la mort de la figure paternelle du film. Le père de la copine du héros, qui est aussi comme par hasard le commissaire de police. Lui, toute sa vie il ne veut que "servir et obéir", et attraper ce satané homme-araignée qui se cache sous un masque, le sale délinquant. Pourquoi se cacher si on n'a rien à cacher, hein ? Au ben sauf que quand il comprends que sa pauvre fille chérie est en danger et que le seul capable de la sauver c'est Spidey, il va à l'encontre de ses principes et le laisse s'échapper. Bien sur, il crève à la fin dans les bras de notre héros parce que sinon ça aurait pas été assez cliché. J'ai jamais compris pourquoi on nous resservait cette scène encore et encore dans énormément de films. Quelle est la morale ? Qu'il faut suivre les règles, et même les faire appliquer aux autres, sauf quand elle nous concerne ? Bon, on est loin du Dark Knight comme je le disais.

De manière plus simple, le film est aussi bourré de petites incohérences. Ca fait super classe quand Lizardman fait bander ses muscles et pête sa blouse de laborantin, alors on nous la ressort à chaque fois, même s'il n'a vraisemblablement pas le temps de courir jusqu'au labo reprendre une blouse à chaque fois. Idem, le mec parvient en quelques heures à installer un labo hyper sophistiqué dans les égouts. Avec electricité, Internet, et des tas de gadgets top moumoute. Oh et puis il trouve toujours une couverture, même au plus profond des égouts pour se couvrir quand il redevient humain.

Le scènario mets aussi en scène un mec à la mine morose, toujours habillé de noir et qui mets la pression au Dr. Curtis Connors. Lui, il disparait de l'histoire environ à la moitié. A un moment Lizardman part à sa poursuite (du moins, c'est ce que j'ai cru comprendre), mais on ne sait pas ni pourquoi ni ce qu'il advient de lui.

Après je passe rapidement sur les quelques faux raccords, les images en mode miroir (c'est con ça passe pas inaperçu quand y a un texte écrit en gros...), et le fait quand tout le monde a l'air de savoir ce qu'est du "Liquid Neutrogen" dans le film. Oh et à un moment la bande originale fait un peu n'importe quoi. Scène de stress où on est coincé avec Gwen dans un placard en attendant qu'un monstre ouvre la porte en grand et lui saute dessus. La musique monte en intensité, il va se passer un truc et là vlan! le piano balance un gros son pour nous faire peur... alors qu'il ne se passe rien. Ca a fait rire une bonne partie de la sale. Surtout que 2s après cette fois le monstre apparait vraiment, avec à nouveau le son pour nous faire peur, mais trop tard, on avait plus peur du tout là.

Et pour finir mon cœur de développeur web s'est mis à saigner quand Peter Parker s'est mis à utiliser à la fois Windows, Internet Explorer et Bing pour ses recherches. Le placement de produit était presque aussi gros que dans Castle.

Voici donc ce que je voulais dire par "mitigé". Plus j'y pense et plus je trouve que l'adaptation de l'histoire originale n'est pas si mal, mais que le film souffre énormément de la comparaison avec le Dark Knight. Si vous voulez voir une bonne adaptation de comics, c'est le cas. Si vous voulez voir un bonne adaptation d'un comics avec un scénario pas télégraphié, passez votre chemin.
pixelastic
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le 14 juil. 2012

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