Un héros assez détestable, un méchant trop gentil et une volonté (manquée) de marcher sur les pas so
Pourquoi? C'est la première question (légitime) qui venait à l'esprit à l'annonce du projet de "reboot" d'une saga pourtant encore globalement apprécié. Mais c'est aussi la question qu'on se pose à la sortie de la salle... Dans sa volonté de lancer vite un reboot après l'échec de production d'un Spidy 4, Sony a donc balancé son reboot pour mettre des batons dans les roues de Marvel qui va bientôt récupérer sa franchise. Le projet n'est donc pas très engageant sur le papier.
Confié à Marc Webb (ça s'invente pas quand on parle d'araignées) qui nous avez plutôt enchanté avec sa fausse comédie romantique "500 jours ensemble", on tentait malgré tout d'y croire un peu. Le début, plutôt réussi, marque par sa volonté de se séparer vite du "Spider-man" de Sam Raimi ; ici le film se rapproche plus du comic original que le "Spider-man" de 2002 qui se rapprochait plus du reboot littéraire de 2000 "Ultimate Spiderman". Bref un beau bordel. Exit donc Mary Jane, notre Peter Parker se rêvant cette fois auprès de Gwen Stacy, et désormais sa toile n'est plus organique mais issue d'une machine conçue par Parker. Ce sont là les 2 changements majeurs du film; l'autre (une sombre théorie de complot impliquant ses parents) est malheureusement trop sous-exploitée et frustre plus qu'autre chose.
Dans toutes les étapes de la production on sent sans cesse la volonté de mettre au goût du jour le style du héros au costume moulant. Alors désormais ses cabrioles ressemblent plus à une démo de Yamakasi et dans la vie Parker fait du skate. C'est souvent beau, c'est vrai, mais c'est là que le film pêche en oubliant les traits du personnage original ; dans sa volonté constante de rénovation le film est pris en excès de coolitude. Parker est trop cool, pas véritablement une victime au lycée, seulement un ado un peu paumé joué par un acteur dont la côte monte auprès des demoiselles. Pas vraiment le profil du personnage initial qui représentait un mec victimisé sans arrêt qui deviens dans son costume un mec stylé et courageux. Ici il est limite cool et un peu rebelle dans la vie, et quand il deviens Spider-man il passe souvent pour arrogant. Pour l'empathie on repassera donc ; finalement ce Spider-Man/Parker est souvent assez détestable. Ce n'est pas non plus le "méchant" qui sauvera l'affaire ; pas vraiment réussi au niveau SFX et pas assez féroce pour nous faire vraiment flipper, il ne convainc pas. Le film, à trop vouloir jouer les nuances et échapper au manichéisme souvent inhérent au genre, rate le coche.
L'ensemble est beaucoup trop sérieux (tout humour est évacué) au risque de passer souvent pour prétentieux dans la volonté d'assombrir la saga. Une volonté de concurrencer le "Batman" new generation? N'est pas Nolan qui veut! On passera sur la 3D minable car inexistante (pour changer...), et on se consolera sur certaines jolies scènes de voltige et varappe dans les rues de New-York.
Pas si amazing.