The Amazing Spider-Man par JulienGauthier
Refaire. Réutiliser. Refilmer. Remaker. Rebooter. Le « reboot », c’est l’évolution Pokémon du remake : c’est le même mais en différent. On peut être réticent à l’idée de revoir l’histoire d’un super héros, en tout cas une partie, que l’on connait déjà par cœur, soit par les comics, soit par les films précédents. « Mike Medavoy, producteur américain, expliquait aux Inrocks la chose suivante : « Aujourd’hui il n’y a plus de différence entre un film Warner, Sony ou Universal. La nouveauté n’est plus recherchée, c’est même l’inverse : elle terrorise. Or un art qui n’est plus en quête de nouveauté est un art moribond ». Je suis pratiquement d’accord avec ça. Sauf que, personnellement, que soit Warner, Sony ou Universal qui produise le film, je m’en fiche un peu. Par contre, c’est celui qui le réalise qui m’intéresse et les partis pris qu’il prend au niveau de la mise en scène : même histoire mais réalisateur différent et donc mise en scène différente.
Sam Raimi avait mis la barre très haute avec sa trilogie mais on peut dire que Marc Webb ne s’en sort pas trop mal au final. Notamment au niveau de la 3D. On peut dire que l’on peut faire deux utilisations de ce procédé. La première serait d’immerger totalement le spectateur durant l’intégralité du film, comme a pu le faire Cameron avec « Avatar ». La seconde serait alors de donner des sensations au spectateur à certains moments du film comme l’a fait Webb avec ce reboot. Par exemple, placer le spectateur dans la peau de Spiderman quelques instants en utilisant la caméra subjective lorsque celui-ci saute d’immeubles en immeubles ou traverse l’intérieur d’une grue. Cette utilisation de la 3D est intelligente car Webb n’en abuse pas et du coup, c’est un plaisir à chaque plan car la surprise est là. Quand la 3D nous est proposé de cette manière, cela est plutôt appréciable.
On reproche à Sony Pictures d’avoir un unique but avec ce reboot : « faire un film bénéficiaire ». Parce que les autres studios ne cherchent pas à faire des films bénéficiaires peut-être? Nous sommes à Hollywood, l’usine à rêves. C’est une industrie. Chaque film (généralement) est pensé pour rapporter le maximum d’argent.
Aussi, ce reboot permet de nous présenter un nouveau méchant. Pour ma part, je trouve Le Lézard beaucoup plus sexy que Le Bouffon Vert. D’ailleurs, selon mes sources Internet faibles (Wikipédia), c’est dans le premier numéro de Spiderman qu’apparait Le Lézard. De plus, ce numéro s’intitule : « The Amazing Spiderman », comme le film. Il semblerait qu’il y ait une certaine volonté du studio ou des scénaristes, que sais-je, de coller au plus près du comic, ce qui me parait assez rare de nos jours.
On remarquera aussi, à la différence du Spiderman de Raimi, « que celui de Webb souffre physiquement. Il saigne. Les coups et les blessures qu'il encaisse tout au long du film semblent mettre un certain temps à s’estomper », ce qui le rend alors beaucoup plus humain. Ce n’est pas qu’un superhéros.
Enfin, et au-delà de tous ces détails, on peut noter l’excellente prestation des acteurs, particulièrement celle du jeune Andrew Garfield. Il confirme son talent après le très bon « Boy A ».