Loin du Sam Raimi original mais agréable
Dix ans après le Spider-man originel de Sam Raimi, c'est au tour de Marc Webb de nous livrer sa vision du super héros inventé par Stan Lee. Passons sur la réalité de l'aspect financier et sur les mésententes scénaristiques entre Sony Picture et Sam Raimi (obligeant ce dernier à oublier l'idée d'un Spider man 4 et le forçant à claquer la porte de studios Sony Picture en 2010). Place au redémarrage de la franchise selon Sony. Au commande de ce Reboot, un tout nouveau réalisateur : Marc Webb, ayant seulement à son actif la comédie romantique : "500 jours ensemble". Un nouveau Peter Parker adepte du skateboard. Une nécessité pour Sony, de sortir le plus rapidement possible ce nouvel épisode pour des questions de droits de franchise arrivant à terme. Partant de ce constat, on aurait pu s'attendre au ratage de l'année. Cependant force est de constater qu'on est loin de l’échec tant redouté.
Tout d'abord, il faut avouer que le nouveau Peter Parker, alias Andrew Garfield (âgé de 29 ans), s'en sort très bien. Son charisme et son personnage collant parfaitement avec le héros originel d'intélo-adolescent méprisé.
Le choix de faire apparaitre Gwen Stacy (Emma Stone) plutôt que la Mary Jane Watson (Kirsten Dunst) de Sam Raimi, apporte une volonté de se démarquer de l'original. Ce couple fonctionnant parfaitement, on ressent cependant la volonté du réalisateur d'instaurer un brin de comédie juvéno-romantique (probablement pour toucher un cœur de cible adolescent post-Twilight).
La love romance occupe à elle seule une grande partie du métrage, alors que la mort de l'oncle Ben (élément central de l’apparition de Spider-Man comme justicier vengeur), se trouve ici expédiée en l'espace de 12 minutes. Ainsi, contrairement à la vision de Sam Raimi, où les remords et le sentiment de vengeance sont au cœur de la construction identitaire de son Spider-Man, Marc Webb peine à nous faire ressentir la tristesse de son super héros, et ce malgré la quasi-disparition de l'humour présent dans l'orignal. On peut ajouter à cela, la bande son en demi teinte de James Horner, qui semble ici moins motivé qu'à l'accoutumé.
Enfin, le méchant, moins charismatique que l'ensemble du casting, semble quant à lui handicapé par le plus gros problème de la pellicule, la mauvaise gestion des effets spéciaux et la volonté d'opter pour le tout numérique en ce qui concerne ce dernier. Pour autant les déplacements de l'homme araignée sont plus que convaincants, voir plus que le premier Spider-Man. Les (trop courtes) scènes filmées à la première personnes sont quant à elles très originales et on ne peut que regretter leur trop grande absence. Vu en 2D, il nous est impossible d'évoquer ici les apports de la 3D.
En conclusion, il faut reconnaitre que c'est une triste fin pour le papa réalisateur orphelin qui doit céder sa place à son oncle Ben métaphorique : Marc Webb. Même si ce dernier s'en sort plutôt bien, il faut avouer qu'il n'arrive jamais à convaincre complétement. Loin, du ratage annoncé et même s'il souffre de la comparaison avec le métrage de Sam Raimi, The Amazing Spider-Man est un reboot honorable nous laissant présager une suite qu'il nous tarde de découvrir (voir la séquence post-générique). L’araignée vient de tisser une nouvelle toile et on espère qu'elle saura tirer partie de ses erreurs pour son deuxième volet.