Hazanavicius, le père du mythe de La Classe Américaine, débarque à Hollywood et on peut sérieusement se demander ce qu'il est allé y faire...
Mais dès les premières minutes du film, on devine à quoi on a affaire. The Artist est un travail d'orfèvre. Comme d'habitude, avec Michel, finalement.
The Artist est un film parfait, dans ce qu'il fait. A travers les contrastes d'une image de toute beauté, Jean et Bérénice sont sublimes. Ils nous font rirent, pleurer, nous interroger dans un concentré de tout ce qui fait que nous rentrons dans une salle de cinéma.
Mais c'est dans le risque que ce film montre ces plus grandes prouesses. Car, au delà des très nombreuses trouvailles de mise en scène/de montage qui jalonnent le film, c'est l'incapacité de Georges Valentin (protagoniste principal du film) à parler -- ou plutôt cette capacité à ne pas le faire -- qui devient sa plus grande force. Soudain, libéré de toutes babilles inutiles, les images se renforcent et la mise en scène couplée à une superbe musique d'époque offre un spectacle réjouissant. Une fable incolore dont tous les moments brillants ne se déroulent pas seulement sur l'écran et c'est là, selon moi, la plus grande force de ce film -- et donc des (très) bons films muets: tout se passe autant dans notre tête que dans notre salle de ciné.
Un film qui donne à penser autant qu'il le fait. Car ce film pense, il ne parle pas.