The Artist est ni plus ni moins qu'un bel hommage sous forme d'un excellent exercice de style. Reprendre les codes du muet américain des années 30 en 2011 il fallait oser le pari.
Hazanavicius le relève haut la main mais ne le transcende pas, ce qui est bien dommage. Premier point : le scénario. Il est vrai que la plupart des scénarii de ce type de films sont assez maigres et toute la puissance du film réside le plus souvent sur les émotions à faire passer. Alors pourquoi ne pas avoir chercher à creuser un peu plus ? Résultat, la toile du fond est vue et revue et souvent avec plus de talent (Chantons sous la pluie par exemple).
Deuxième point : La musique. Avec les acteurs, elle est un pilier du film muet. Ici, malheureusement, j'ai été fortement déçue. En complète inadéquation avec le film et insipide, elle n'apporte rien. Gros gros dommage donc.
Pour moi, ces deux choses font que The Artist passe vraiment loin du podium que beaucoup lui dresse. C'est un bon film, une jolie audace mais ne crions pas au chef d'oeuvre s'il vous plait, et revoyons de vrais muets de l'époque (voir plus vieux).
Après, je ne nierai pas la qualité remarquable du jeu des acteurs. Certes, Dujardin est là et sa présence est agréable, même si, pour ma part conquise par ses rôles comiques, je ne crois pas encore tout à fait à son potientiel dramatique. Laissons-lui donc le temps de s'affirmer (dommage donc pour ce prix cannois qui arrive un brin trop tôt je pense). En revanche, OMG Bérénice !! Elle m'a soufflée, bluffée ! Je n'ai vu qu'elle ! Elle ne joue pas, elle s'amuse et cela fait un bien fou. Mais pourquoi nous l'avoir cachée si longtemps cette petite pépite ?
Je crois que c'est pour elle que ce petit point de plus s'est glissé dans ma note.
The Artist, c'est elle.