Plus besoin de Babysitter effectivement...

Deux ans après avoir échappé aux griffes de sa babysitter et de ses acolytes satanistes, la vie de Cole ne s'est pas améliorée pour autant. Toujours en proie au traumatisme de cette nuit sanglante, l'adolescent doit désormais en plus supporter le regard des autres lycéens et de ses propres parents qui n'accordent aucun crédit à sa version des faits. Bref, Cole reste encore un freak introverti et amoureux de Melanie, sa jeune voisine aujourd'hui en couple avec un play-boy ringard.
Lorsqu'il apprend qu'on l'envisage de l'interner, Cole décide de fuguer avec Melanie et sa bande de potes. Il ignore qu'il se dirige vers le début d'une nouvelle nuit cauchemardesque...

Sympathique mais vite oubliable sur le long-terme (le peu de souvenirs que l'on en avait nous a obligé à le revoir avant d'entamer cette suite), le premier opus avait la bonne idée de mettre en son centre la relation plutôt touchante entre la babysitter et sa future victime pour donner un peu de relief à un affrontement horrifique ne reposant que sur des diableries très anecdotiques. L'énergie comique de l'ensemble, les personnages principaux plutôt réussis et une Samara Weawing qui crevait déjà l'écran suffisaient amplement à faire de "The Babysitter" un divertissement plus qu'honorable dans son registre. Comme la scène post-générique l'avait laissé entendre, ce baby-sitting infernal n'était que la première étape d'un nouveau cauchemar qui s'incarne à présent dans "Killer Queen" !

On l'a évoqué, le début de cette suite renoue instantanément avec les piliers familiers du précédent en ne changeant pas ou peu l'essence de ses ingrédients : les têtes biens connues sont toutes là, les personnages ont stagné pour proposer quasiment la même chose, la mise en scène relativement tape-à-l'oeil de McG continue d'être le langage de cet univers et le déroulement est presque entièrement constitué de situations faisant écho à celles du premier. Avec en plus une nouvelle élève à la personnalité forte, "Killer Queen" ne démarre pas si mal pour nous ramener sur le terrain de jeu de l'original.

À partir de là, on s'attendait naïvement à ce que notre ressenti soit également le même sur le produit final... jusqu'au twist qui va relancer la menace diabolique dans le film. Dans le fond, celui-ci n'est pas si bête pour malmener une fois de plus Cole sur ses certitudes mais, passé le choc de la révélation, on se rend assez vite compte qu'il ne va reposer sur absolument rien, entraînant le reste du film dans une série de "Tais-toi, c'est satanique !" pour expliquer à peu près tout ce qui s'y passe ! Là où le moteur de la survie du premier opus était rudimentaire mais efficace, celui de cette suite est juste beaucoup trop indigent pour justifier de nouveaux meurtres, le retour de certains personnages ou une série de rebondissements fatigués (notamment les derniers, pas du tout à la hauteur de la dimension qu'ils voudraient atteindre).
Ainsi, vu que ce qui est raconté n'a plus d'intérêt ou de sens, "Killer Queen" se met complètement à tourner à vide autour de quelques exécutions et de répliques qui nous arrachent seulement un ou deux sourires sur la durée. Comme pour achever nos derniers maigres espoirs, les pires travers de metteur en scène McG viennent se mêler au fiasco par l'intermédiaire de quelques séquences terriblement gênantes où le réalisateur laisse le champ libre à des délires d'esbroufes visuelles ne faisant que souligner la superficialité complète de cette suite (sans parler de leur originalité, filmer un combat façon jeu vidéo en 2020, on a vu plus fou comme "délire")...

Faire une suite à "The Babysitter" en laissant le personnage de Samara Weaving sur le bas-côté la majorité du temps n'était a priori pas une riche idée (l'actrice passe une tête à quelques occasions, rassurez-vous) mais "Killer Queen" en est devenu la parfaite démonstration. Espérons maintenant que la scène post-générique de cet opus n'engendre pas encore un pire appendice à "The Babysitter", si c'est possible...