"Am I the only one around here who gives a shit about the rules?"

Franchement, si on m’avait dit un jour, que je ne lâcherais pas pendant une minutes un film qui relate les aventures d’un joueur de bowling pour le moins atypique, j’aurais été sceptique, surtout a 1h du matin. Comme quoi dans la vie, les certitudes peuvent facilement voler en éclats. Comment parler d’un tel film à ceux qui n’aurait pas encore eu l’occasion de voir cet ovni ?

Il serait absolument vain d’analyser le message du film car il n’y en a pas. The Big Lebowski c’est un foutoir génialement orchestré et millimétré, un joyeux bordel réfléchi, et c’est en cela que le génie des frères Cohen est le plus marquant. Après 5 minutes de film, j'ai été happé tant celui-ci apparaît tout de suite décalé, et je n’en reviens toujours pas que les presque deux heures du film ai filé à une vitesse hallucinante !

Je vous conseille vraiment de le regarder en VO, car dans la version française, ils ont traduit le Dude par le « Duc ». Or le Dude est un réel concept et c'est toute l'identité du film.

Que dire objectivement du héros qui n’en est pas un ? Les frères Cohen nous présentent ici un homme pacifiste, un semi clodo à l’allure débraillée et à la bedaine bien visible, un looser fumeur de joints qui se retrouve embarqué dans une histoire d’enlèvement extravagante qui le dépasse totalement. Et c’est bien cela qui est passionnant et qui mérite grandement d’être souligné, car c’est une véritable prouesse cinématographique que de nous faire rire à partir d’une simple succession de péripéties.

Le seul mérite du Dude réside dans son attitude ultra décontractée et sa philosophie : Carpe Diem. Même l’enquête dans laquelle il se retrouve comme un chien dans un jeu de quilles est bafouée, c’est bien peu pour ressembler aux héros crées par Hollywood.

Il y a deux scènes qui m'auront marqué:

La première est la scène du tournois de bowling contre un mexicain nommé "Jesus" avec la musique des Gipsy King. Incroyable et assez disjoncté comme scène. Impossible d'oublier John Turturro qui frime au bowling dans une combinaison moulante du plus bel effet, Quoi de plus normal ?

La deuxième scène qui est parfois reprise sur certaines jaquettes correspond à l'hallucination du Dude qui fait un rêve purement cinématographique avec un générique et une chorégraphie qui est un pastiche des comédies musicales. Ce côté absurde et parfois un peu disjoncté est vraiment jubilatoire.

Totalement en dehors de la réalité mais néanmoins attachants, les personnages évoluent dans une histoire ficelée de manière dingue voire légèrement décousue sans pour autant nous perdre en cours de route. Les dialogues et les situations créées autour des personnages sont à couper le souffle et à mourir de rire. J’espère que vous apprécierez autant que moi.
AHarper
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Film vus (ou revus) en 2013, C'est que j'ai vu du Top 111 et Film vus (ou revus) en 2014

Créée

le 24 mars 2013

Critique lue 536 fois

7 j'aime

AHarper

Écrit par

Critique lue 536 fois

7

D'autres avis sur The Big Lebowski

The Big Lebowski
DjeeVanCleef
10

L'homme qui voulait fumer les nuages.

Il était une fois, un homme à la barbichette guillerette et le cheveu hirsute, qui, sur un malentendu sans doute, alors qu'il se promenait en peignoir, croisa un nuage. Chanceux, il avait toujours...

le 21 juil. 2013

146 j'aime

41

The Big Lebowski
real_folk_blues
8

Coen si dense

Film emblématique du crépuscule de la génération 90's, encore un peu insouciante, encore un peu légère et flottante avant la gueule de bois des années 2000, et malgré quelques petits défauts, The Big...

le 13 avr. 2012

135 j'aime

30

The Big Lebowski
Sergent_Pepper
9

Au jeu des bras cassés on se tire la bourre : Chanson de geste

“Sometimes there is a man”, hors des vicissitudes L’œil au risque aguerri, les jambes écartées De diverses boissons la barbe maculée Faites place au champion, l’inénarrable Dude. Chômeur invétéré...

le 1 nov. 2014

125 j'aime

12

Du même critique

Drive
AHarper
8

Je m'en veux d'avoir attendu 1 an et demi pour le voir

Honnêtement je n’avais jamais entendu parler de Nicolas Winding Refn, le réalisateur. Je pense me rappeler de ce nom désormais. Drive se démarque par un scénario particulièrement intéressant, bien...

le 2 juin 2013

13 j'aime

2

Douze Hommes en colère
AHarper
10

"It's possible!"

Lorsque j'étais enfant, je rêvais que je serais un justicier, que je défendrais les plus opprimés. Que j'aurais une telle force, une telle habileté, que rien ne me résisterait et que je changerais le...

le 24 mars 2013

12 j'aime

1

Princesse Mononoké
AHarper
9

Domo arigato Mononoke Hime !

Hayao Miyazaki nous présente ici un chef d'œuvre de l'animation avec une qualité graphique et acoustique impressionnante ! Quel incroyable effet a eu Princesse Mononoké sur moi. La vision de ce chef...

le 1 févr. 2013

11 j'aime

9