La tour infernale
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Il y a des films où on se porte-à-faux, devant l'enthousiasme critique, celle de la presse, des internautes, y compris sur SensCritique. Tant mieux, car rien ne vaut des avis tranchés. Et c'est exactement le cas pour moi concernant The big short, un film qui m'a soulé du début à la fin.
L'histoire est celle de anticipation de la crise financière de 2008, où trois hommes vont tenter de s'enrichir dans ce qui va être une catastrophe économique. Sur le papier, très bien, le cinéma a souvent donné naissance à de beaux escrocs, comme Gordon Gecko ou Jordan Belfort, mais là, le traitement m'a laissé pantois.
Pour parler rapidement de ma situation personnelle, je suis issu du monde de la finance, et à ma grande chance, le charabia des personnages était on ne peut plus clair pour moi, sauf que le procédé tourne carrément à l'hypocrisie.
Pourquoi parler de gens qui tendent à s'enrichir quand on voit des inserts sur des costards-cravates en train de pointer au chômage ? Quelle est l'utilité de la présence de Brad Pitt qui, comme dans 12 years a slave qu'il avait aussi produit, joue encore le sage, celui qui apportera la conclusion de l'histoire ? Comment expliquer un courtier comme celui qu'incarne Christian Bale pieds nus et paraissant complètement taré ? Il y a là un traitement cinématographique qui ne marche pas avec cette histoire, qui aurait mérité une plus grande simplicité.
Ce n'est pas de la faute de Steve Carrell, que je trouve très bon, mais les femmes ont un rôle totalement sacrifié avec Marisa Tomei qui incarne une potiche de compétition, et qui montre que non, les hommes ne sont les pas les seuls à détenir les cordons de la bourse.
Quant à la mise en scène d'Adam McKay, dont c'est le premier film qu'il réalise sans la présence (hélas) de Will Ferrell, et vas-y que je te fais la mise au point durant la scène, que je décadre l'image, que je fais des accélérés sur le temps qui passe, ou alors des gros plans interminables sur le capitalisme à l'américaine... Je suis désolé de dire ça, mais tout ça pue le maniérisme à plein nez.
Finalement, la seule chose, en-dehors de Steve Carrelll, qui sauve le film, est d'ordre extérieur ; que Adam McKay, pour pouvoir réaliser ce film par la Paramount, a du faire un Anchorman 2 en guise de monnaie d'échange, et rien que ça, merci à The big short d'exister.
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le 28 déc. 2016
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