La tour infernale
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Pour peut-être apprécier pleinement le caractère assez particulier de The Big Short, je le définirait en tant que "documentaire-romancé". En effet, il serait faux de dire qu'il s'agit véritablement d'une fiction classique sachant que le quatrième mur est constamment brisé à travers des locutions de la part des acteurs face caméra pour nous expliquer toutes les difficultés terminologiques que le film comprend. En fait, c'est à mi chemin entre le film hollywoodien classique et le documentaire moderne. Un pur produit de montage, d'effets de style pour captiver le spectateur tout en relatant un fait bien réel avec pour objectif l'enseignement du spectateur. C'est à dire que l'intérêt principal du film, et c'est bien là qu'il se pose en tant qu'antithèse du Loup de Wall Street, c'est ce qu'il nous apprend du fonctionnement de l'économie américaine et de la crise des subprimes plus que de son enrobage esthétique. Je dirai même que The Big Short prend encore plus de valeur lorsqu'on l'appose au film de Scorsese. On ressent très clairement chez Adam Mackey l'influence du cinéaste italo-américain, seulement celui ci ne s'en cache et, au contraire, en joue en poussant le délire à son paroxysme (en faisant notamment apparaître Margot Robbie jouant son propre rôle pour nous expliquer un mécanisme un peu compliqué). De cette façon, là où The Wolf of Wall Street prenait volontairement son spectateur de manière condescendante, The Big Short nous invite à comprendre les rouages de la machine d'une façon certes cynique mais agréablement pédagogique.
Le fait est que le film fonctionne, malgré l'abondance de personnages, malgré la difficulté des termes, malgré la mise en scène parfois épileptique, on se retrouve plus captivé que soûlé par le flux d'informations qui défile devant nos yeux. Cela dit, lorsqu'on visionne le film en VO sous-titrée, l'expérience peut vite se révéler éprouvante tant il est important de ne pas perdre une miette des informations données sous peine d'être complètement largué pour la suite du film. Le film aurait peut-être gagné à nous proposer un quart d'heure voire une demi heure de plus pour véritablement s'arrêter sur des éléments importants, difficiles à comprendre malgré l'explication comique d'un chef cuistot en plein milieu du film. Cela aurait cela dit peut-être cassé le rythme du film.
Pour revenir au film en lui même, le casting est excellent, Ryan Gosling est génial dans ce rôle à l'opposé de ce qu'il nous a proposé dans Drive, Only God Forgives ou The Place Beyond the Pines, Steve Carrel est, comme il nous le prouve depuis ces dernières années, l'un des acteurs qui comptent le plus actuellement, Christian Bale se fond dans son personnage comme à son habitude, Brad Pitt est plus que correct bien que son rôle ne soit pas le plus impressionnant et le reste du casting fonctionne à merveille.
En clair, The Big Short est un film très intéressant, au delà de la technique, mais pour ce qu'il nous raconte. Bien que le tout ait l'air tout de même très romancé, les faits réels n'ont pas du différer tant que ça, et c'est justement là que le cynisme du film tire sa puissance.
Allez le voir !
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Créée
le 18 janv. 2016
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