La tour infernale
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Improbable mélange des styles pour ouvrir mon 2016 cinématographique, ce film est clairement un OVNI dans le paysage trop souvent convenu d’Hollywood.
Moitié documentaire économique, moitié comédie, moitié blockbuster, moitié tragédie, moitié film choral, moitié garage movie. On se demande même souvent, au milieu de la séance, dans quelle marmite étrange on est tombés.
Revenons-donc au début : 3 bandes distinctes de gugusses bien farfelus se retrouvent, par le hasard de certaines analyses, à comprendre avant tout le monde que se prépare la crise (qui sera celle) des subprimes de 2008. Renonçant à prévenir un monde financier qui ne veut pas les écouter, ils finiront par parier contre l’économie mondiale via des montages financiers complexes.
& c’est là la première réussite du film : s’il est facile de faire passer les requins de la finance pour les pires méchants du IIIème millénaire, il n’est pas si aisé de vulgariser (en les démontant) les mécanismes d’une crise financière appuyée sur des produits aussi complexes. En n’hésitant pas à briser le 4ème mur (plusieurs acteurs se retrouvent à parler directement au public via la caméra quand le reste du casting est immobilisé, surtout Ryan Gosling qui s’y colle régulièrement) pour crédibiliser le récit sans lui faire perdre son dynamisme.
Seconde réussite, son casting XXL. Si Brad Pitt se contente d’un rôle tertiaire, le duo Steve Carell / Christian Bale est proprement monstrueux ! Carell joue une sorte de banquier psychopathe prêt à tout pour démonter sa hiérarchie qui a eût tort de ne pas croire en ses prévisions. Bale, lui, joue une sorte d’autiste surdoué & rock’n’roll qui va s’entêter sur des principes éminemment simples alors que tous se rient de lui. Le reste se met au diapason pour un film brillant, dont les récits croisés s’entremêlent jusqu’au dénouement final.
Dernier point majeur : ce film a un style bien à lui. Passant sans arrêt de l’explication documentée à la scène de comédie loufoque, il réussit à agarer le spectateur sans le perdre, pour mieux l’accrocher à son fauteuil & à une histoire dont on connaît la fin mais dont on veut à toute force connaître les détails. Brillant.
Quand Hollywood sort le marteau à 2 mains pour fracasser la finance tout en la filmant de l’intérieur, on peut sortir le popcorn.
La seule chose dommageable, c’est que la conclusion de Pitt ne soit que la triste réalité. :(
Créée
le 26 janv. 2016
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