The Big Fat Sucker Punch In Their Capitalist Face Meat (Critique à chaud #3)

Adam McKay brandit sa sincérité comme un supporter brandit une main en mousse géante. C'est voyant, peu subtil, et dans son cas ça marche.


La réalisation est rythmée, humoristique, rentre-dedans et souvent surprenante, mêlant avec fluidité et sans rougir morale sociale, répliques qui tuent, explications efficaces, comique de situation et saine culpabilisation du spectateur.


Pas d'inhibitions. Les personnages principaux, sans être trop mal construits, ont des déviances de comportement caricaturales qui leur permettent des réactions à la mesure du grotesque économique qu'il dévoile. Ryan Gosling se pastiche lui-même et traite le 4ème mur comme une tirelire cochon. Les banques sont représentées par des sociopathes en costard kilodollar qui agitent leurs liasses et leur statut partout où ils le peuvent. Les agences de notation sont personnifiées par une vieille riche qui balbutie une justification via le système.


Pas de honte. On colle Feel Good Inc sur un montage de Vegas et When The Levee Breaks en entier sur le générique, même si les anticonventionnels se plaindront que ça plaît à tout le monde, parce que Gorillaz et Led Zep c'est quand même badass. Accessoirement, Rober Plant n'aurait pas mieux résumé le film qu'avec le titre de son morceau.


Pas de complexe. Oui, vous pourriez reprocher à ce film d'être manichéen, de représenter à peu près tous les acteurs financiers américains comme des monstres anthropophages. Vous pourriez. Mais je soupçonne qu'un Adam McKay vexé se pointerait alors en calbut sur votre pelouse, vous étalerait une fois de plus les faits historiques et vous assènerait un "regarde-moi dans les yeux et dis mois qu'ils n'en sont pas" (1).


La note : 7/10 et une quasi-affectation aux films qui sont des plaisirs presque coupables.


L'avis du spécialiste : "Je ne vois pas l'utilité d'expliquer des termes aussi simples que Synthetic Collateralized Debt Obligation", J.C. Chandor.


(1) : Bien sûr, je ne connais pas les mœurs réelles du réalisateur. J'extrapole à partir des miennes.

Ivain_Emey_Jr
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le 22 févr. 2016

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Ivain M.

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