Entre 2008 et 2009, plusieurs maisons de célébrités hollywoodiennes furent cambriolées par des jeunes gens très bien informés, passant aussi par Google Maps que par Facebook ou Twitter pour commettre leurs délits durant leur absences.

C'est à partir de ce fait divers que Sofia Coppola a brodé son cinquième film, qui parle encore et toujours de la jeunesse, voire de l'ennui de l'existence de ces gens.
Coppola utilise le prétexte de ces cambriolages pour faire un prisme sur l'état d'une certaine jeunesse, gavée aux stars éphémères, envieuses de leurs gloires rapides, et donc vivre de rien, pourvu que l'argent nous tombe dessus.
Il faut dire que ces cinq jeunes gens (quatre filles et un garçon) sont tous présentés comme des personnes banales, mais qui veulent se démarquer, qui veulent être différents.

Pour le casting, exceptée Emma Watson, tous sont débutants ou presque : cette fraicheur apporte aussi son charme au film, car ils apportent souvent avec eux une distance à l'histoire. Parmi eux, il y a peut-être un futur talent prometteur, à savoir Katie Chang (sorte d'Ellen Page aux yeux bridés) qui est la chef du groupe.
Le fait que les cambriolages se passent souvent dans les vrais maisons des célébrités cambriolées (Paris Hilton, Megan Fox, Orlando Bloom, Lindsy Lohan...) est quelque chose d'assez gonflé. Outre le fait que leurs maisons soient souvent un ode à leurs personnes (celle de Paris Hilton en particulier), j'ai souvent halluciné sur le fait que leurs maisons soient aussi faciles à être cambriolées. Pour rentrer chez Paris Hilton, regardez juste si il y a sa clé sous le paillasson ! C'est limite si ils n'ont pas cherché ces vols...

Il faut aussi noter que The bling ring est le dernier film photographie par Harris Savides , décédé depuis, et il nous laisse un beau cadeau, car la lumière du film est un régal. Souvent dans la nuit, là où sont fait les vols, mais il y a des plans très beaux, comme la maison des trois filles, filmée comme si c'était un lieu virginal.
D'ailleurs, si il n'y a jamais de sexe, la foi est très présente. Ça se manifeste soit chez la mère, très croyante, soit dans une des filles qui voit un signe de Dieu sa vie après la prison et une deuxième chance possible.
D'ailleurs, c'est assez bien filmé, et il y a un plan que Sofia Coppola a dû piquer à son père : à un moment donné, on voit un cambriolage filmé de très loin, exactement comme le début de Conversation secrète. J'ai vérifié pour ce dernier film, et la coïncidence n'est que trop belle.

Le film est aussi symptomatique de notre époque, car on y voit très clairement Facebook qui joue un rôle important, et, j'y reviens, à l'envie d'être célèbre, souvent malgré eux.
D'ailleurs, c'est le garçon de la bande qui a la morale de cette histoire : à la suite de ses vols et de son passage en prison, il s'est aperçu que des tas de gens l'ont voulu en ami sur Facebook, voire ont crée une page de fan. Et lui de dire cette phrase très juste : "L'Amérique a toujours eu une adoration perverse pour Bonnie & Clyde", ce qui résume totalement le film.

Il est de bon ton de cracher sur Sofia Coppola, je ne suis pas de ceux-là. Cela dit, on remarque le temps du sublime Lost in translation est désormais très loin, car aussi sympathique soit The bling ring, il n'en reste que mineur.
Boubakar
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le 15 juin 2013

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Boubakar

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