Après le succès planétaire de Jurassic World et la possibilité d'un Star Wars qu'il ne fera finalement pas, Colin Trevorrow revient avec son troisième film. The Book of Henry, qu'il n'a pas écrit mais auquel il insuffle une belle émotion.
Si l'on pouvait craindre un énième film familial basé sur les enfants qui réalisent de grandes choses sous les regards ahuris de leurs parents, The Book of Henry fait le chemin inverse. Ce sont les enfants qui amènent les parents à se dépasser et cela par le biais d'une histoire aussi tendre, que drôle et émouvante. On notera les excellentes prestations de Naomi Watts et Lee Pace bien sûr, mais surtout celles de Jacob Tremblay et Jaeden Lieberher. Quel plaisir de voir des enfants jouer avec autant de facilité une large palette d'émotion, Tremblay est tout simplement parfait.
Trevorrow de son côté s'attache à mettre en scène tout cela avec douceur et justesse. La relation entre les deux frères et leur mère est crédible, l'ambiance générale laisse de la place à chaque protagonistes, même aux second-rôles comme celui de Sarah Silverman, on apprécie aussi l'hommage à l'univers de l'enfance. C'est d'ailleurs ce qui fonctionne le mieux ici : les enfants et ce qu'ils font, ce qu'ils sont. Si Naomi Watts campe une mère un peu désemparée, c'est pour laisser plus de place aux personnages d'Henry et Peter, ses deux fils, qui eux prennent les décisions importantes. On sent d'ailleurs que le réalisateur aime les enfants débrouillards qui vont de l'avant, qui ne subissent pas leur destin mais qui le construisent, comme c'était déjà le cas des personnages de Nick Robinson et Ty Simpkins dans Jurassic World. Le tout est mit en scène à travers une histoire qui aborde quelques thématiques compliqués telles que les droits de l'enfant, la maltraitance ou le deuil.
La démarche est simple et le film est efficace. The Book of Henry est une belle histoire et une joli leçon de vie mise en scène par un Colin Trevorrow qui montre qu'il sait aussi être délicat.