Le scénario part d’un postulat déjà-vu mais sacrément efficace, jouant sur nos peurs enfantines de l’objet qui prend vie, comme l’avait déjà fait le premier Chucky en 1988. Car à force de créer des histoires à travers nos jouets et de leur donner vie dans notre imaginaire, nous avons toujours pensé qu’ils pourraient à leur tour prendre vie d’eux-mêmes et se dresser face à nous. Dans The Boy, le réalisateur n’a de cesse d’utiliser cette ambiguïté en filmant régulièrement la poupée en question et joue sur l’apparition/disparition d’objets ou sur le changement de position adopté par le pantin (la tête qui regardait à droite regarde désormais à gauche sur le plan suivant).
La première partie du film met ainsi intelligemment en place ses éléments, ne touchant pas à ses zones d’ombre afin de créer peur et malaise chez le spectateur. Ce dernier navigue à vue, fasciné par le mystère que représente la marionnette au visage angélique. Bell s’appuie sur une solide direction artistique, faisant de la battisse un personnage à part entière, trop grande pour une protagoniste esseulée en proie aux événements étranges qui s’y déroulent. Ces grandes pièces et grands couloirs vides plongés dans l’obscurité prennent au piège l’héroïne et constituent un paramètre supplémentaire pour le trouillomètre. La mise en scène peut alors distiller quelques moments de flippe bien sentis.
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