2006 a été très fortuite dans l’univers du septième art, les projets s’enchainant sans laisser au spectateur le temps de reprendre (convenablement) son souffle. Si Clint Eastwood décide en cette année symbolique de faire honneur au courage des soldats japonais d'Iwo Jima dans son très personnel long-métrage, Kevin Macdonald offre sur un plateau d’argent l’Oscar du meilleur acteur à Forest Whitaker pour sa prestation du « Dernier roi d’Ecosse ». Et, dans l’hombre, certains réalisateurs décident de se découvrir. C’est notamment le cas de William Brent Bell qui, après avoir dirigé Paul Francis dans la comédie Sparkle and Charm (1999), se fait un tout autre nom dans le cinéma d’horreur. Pourtant mal reçu, Stay Alive, film d’épouvante a budget très serré (9 M$) assez imaginatif (car oui, il faut se méfier d’un jeu vidéo d'horreur basé sur la véritable et glaciale histoire d'une femme de la noblesse du XVIIe siècle, la Comtesse Bathory), n’en reste pas moins un succès au box-office. Son second projet, Devil Inside (2013) donnera raison aux producteurs qui, séduits par sa filmographie, décident de lui faire confiance en proposant au jeune cinéaste « The Boy ». Cadeau empoisonné ? Oui et non. Oui, car ce film ne brille pas par son scénario qui n’est pas sans nous rappeler « Chucky » et, récemment, « Annabelle », mais non, dans un autre sens, car il y a matière à jump scare ! Si l’ambiance donne vite le ton, chaque personnage étant difficile à cerner, « The Boy » manque d’entrain lors de ses premières phases frisson. Assez prévisibles, les phénomènes surnaturels trouvent « chaussures à leurs pieds » et s’emboitent sans trop de complication dans le récit. Quand, tout à coup, le rythme s’emballe et même les plus férus pourront bondir devant un happy end au final trompeur. S’il est particulièrement agréable d’éviter une énième déconvenue numérique, « The Boy » manque peut être d’un petit coup d’esthétique approfondi. Quoi qu’il en soit, les règles sont (bien) respectées : attention à ne pas fléchir.