Avec son trailer annonçant un film d’action badass bien rageux, avec en tête d’affiche un Zhang Jin (Ip Man 3, SPL 2, Master Z : Ip Man Legacy) qui commence vraiment à se faire un nom dans le cinéma martial, The Brink avait tout du polar nerveux qui allait ravir mon petit cerveau en manque de tatane made in Hong Kong. En plus, c’est produit par Soi Cheang, qui est à l’origine de deux de mes plus grosses claques des années 2000, Love Battlefield et Dog Bite Dog. Sur le papier, The Brink avait tout pour me plaire à 200%. Mais entre ce qu’on espère et ce qu’il est réellement après visionnage, il y a parfois un fossé. Même si le film reste divertissant et agréable, il n’en demeure pas moins un film bancal sur bien des points. Retours sur une déception inattendue…


Sai Gau est un flic aux méthodes peu orthodoxes. Elles ont moult fois fait leurs preuves, mais ce coup-ci, c’est l’accident et il tue accidentellement un policier. Il écope de six mois de prison ferme. A sa sortie, il rempile direct sur une nouvelle enquête mais son supérieur est bien plus réticent à ses méthodes. Néanmoins, il flaire une bonne piste, celle d’un contrebandier d’or du marché noir, Shing, et embarque son collègue, à un jour de la retraite, sur l’enquête. Têtu comme pas permis, Sai Gau va mettre tout en œuvre pour l’arrêter et va mettre en danger, sans même s’en rendre compte, son entourage. Lorsque son collègue est kidnappé par Shing, il va devoir redoubler d’effort et faire preuve d’encore plus de niaque pour l’arrêter. Lorsqu’il apprend que Shing compte s’en prendre à la chambre forte sous-marine d’un baron des triades, Sai Gau n’a d’autre choix que de prendre la mer et de cueillir Shing là où il ne pourra pas s’échapper.
Le casting de The Brink est de haute volée. On retrouve Shawn Yu (Infernal affairs 2/3, Love in the Buff) en grand méchant sans pitié, la belle Janice Man (Cold War 2, Nightfall) pour incarner sa fidèle acolyte, le charismatique Gordon Lam (Infernal Affairs, Firestorm) en supérieur gratte-papier, l’excellent artiste martial Wu Yue (Ip Man 4, Paradox) et donc, pour la première fois en tête d’affiche, Zhang Jin (aussi appelé Max Zhang, ou encore John Zhang Jin). Shawn Yu tire clairement son épingle du jeu même si, dans l’ensemble, c’est tout le cast qui s’en sort avec les honneurs. A l’exception peut-être de Zhang Jin qui n’est clairement pas l’acteur le plus expressif du monde. Sa palette d’expressions semble des plus limitée et ça se sent immédiatement. Certains sont malheureusement sous exploités, le film préférant clairement laisser la place à l’affrontement entre le héros et le bad guy. Et c’est dommage car certains, comme le personnage de Janice Man, auraient mérité d’être développés.


The Brink est le premier film de Jonathan Li, mais ce dernier avait fait ses armes en tant qu’assistant réalisateur sur des films tels que Love Battlefield (2004), Shamo (2007), Infernal Affairs III (2003) ou encore The Lost Bladesman (2011). Dans l’ensemble, on est dans quelque chose de plutôt divertissant. Mais il y a clairement plusieurs choses qui clochent et qui vont vraiment venir gâcher le tableau. Le scénario est relativement faible et ne sert qu’à lier les scènes de violence entre elles. Même si dans l’absolu, ce n’est pas forcément le plus important dans un film d’action HK, on a l’impression qu’aux deux tiers de la bobine, on nous a déjà tout dit et à partir de là, The Brink semble s’étirer artificiellement en longueur. La scène d’action en mer en guise de final, sur des bateaux, est tellement longue, en plus de ne pas être géniale, qu’il me tardait qu’elle finisse. Les scènes d’action de manière générale sont sympathiques, avec des coups et des chutes qui font très mal. Mais là aussi, ça cloche sur certains aspects. Il y a un souci au niveau du montage. Bien qu’on ne soit pas dans un truc ultra cut façon Hollywood, le réalisateur découpe trop les mouvements des coups. Alors qu’on adorait le ciné HK justement car ses scènes de baston avaient très peu de coupes, en plan large, permettant de vraiment voir les chorégraphies et les enchainements de coups, ici c’est parfois clairement monté à la hache. Et pour le coup, ce n’est pas fluide comme ça aurait pu l’être. En fait, les scènes d’action sont meilleures quand elles nous montrent de l’action pure (courses poursuites, gunfights) plutôt que des combats. Et c’est dommage quand on a en guise de héros un acteur aussi doué martialement parlant. Et c’est quoi cette morale antiavortement à la mords-moi le nœud avec pour seul argument sur la facilité d’élever un enfant est qu’il suffit juste de mettre de la nourriture sur la table ?


The Brink est un polar nerveux, avec ses temps calmes malgré tout, doté d’un bon casting, de scènes d’action très violentes, mais pour un résultat final en demi-teinte à cause d’un scénario peu travaillé, un montage des bastons pas toujours au point, et une dernière partie interminable.


Critique originale : ICI

cherycok
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le 9 juin 2020

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