N'ayant pas lu le livre éponyme de Dave Eggers, ma critique porte uniquement sur le film. Voici donc un format "young adult" qui s'attaque à un sujet brûlant: utilisons nous les nouvelles technologies avec le recul et la moralité nécessaires? Cette firme, le Cercle, s'apparentant à un paradis technologique sans failles, avec un gourou décontracté façon Steve Jobs (Tom Hanks ambigu à souhait) et des employés dédiés à la philosophie de leur boîte véhiculerait des valeurs en rapport avec ses trouvailles technologiques. C'est sans compter sur l'arrivée de Mae Holland dans ce microcosme que les masques vont commencer à tomber. Encore une fois Emma Watson adore se fondre dans un rôle de fausse ingénue qui va devoir s'attaquer à un système en l'infiltrant de l'intérieur. Cela lui coûtera cher au niveau vie privée et ses galères démontrent aux spectateurs l'ampleur des dérives de l'hyper-connection. Ce qui est intéressant dans the Circle, c'est la remise en question de sa personnage principal face à un environnement qui la faisait rêver quitte à lui faire malmener l'essentiel ( son meilleur ami, ses parents, tout ce qui pouvait lui faire du bien dans sa vie d'avant). La critique féroce est celle sur tout ce que met en oeuvre l'entreprise (réunions du personnel ponctuelles avec la direction,logement et loisirs sur le lieu de travail, double écran de connection sur poste de travail et réseau social) pour que leurs employés ne voient que par elle. Annie, la meilleure amie de Mae, fournit un cas terrorisant de burn-out avant de commencer à sortir de l'emprise. La situation exposée interroge, épouvante sur la place de l'individu face à ces machines connectées et comment la vie privée et le sens moral peuvent reculer au nom d'un pseudo progrès collectif. L'esprit de résistance, le retour au bon sens, à l'utilisation raisonnée des médiums proposées dans les ultimes secondes du film sont des incitations à nos veilles personnelles . Pas de happy end donc mais une suggestion à ne pas désarmer devant les sirènes du progrès prêtes à nous faire quitter le bon chemin.

Specliseur
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Tout un cinéma en 2017 et Les meilleurs films de 2017

Créée

le 12 juil. 2017

Critique lue 2.1K fois

4 j'aime

Specliseur

Écrit par

Critique lue 2.1K fois

4

D'autres avis sur The Circle

The Circle
Frédéric_Perrinot
3

Mauvaise com'

Les films se centrant sur l'émergence des nouvelles technologies dans notre quotidien, l'évolution des réseaux sociaux et la mort imminente de toute forme de vie privée sont monnaie courante, et ce...

le 8 juil. 2017

54 j'aime

1

The Circle
Pulsar
7

Tyrannie de la majorité

Si comme moi vous êtes sorti d'un cursus universitaire qui a impliqué que vous passiez les vingt premières années de votre vie à l'école, il se peut que vous ayez la même culture que moi sur les...

le 14 juil. 2017

39 j'aime

4

The Circle
hubertguillaud
1

Stupide mais aussi stupide

Il est assez facile de faire d'un mauvais livre un mauvais film visiblement. The Circle ne décrit pas seulement l'évanescence et la naïveté du monde d'aujourd'hui, il l'incarne. Sa portée critique...

le 16 juil. 2017

22 j'aime

5

Du même critique

Eiffel
Specliseur
8

Un biopic alternatif remarquable

Ce qui marque d’entrée dans Eiffel est la qualité des scènes d’époque du côté de Bordeaux où de Paris. Martin Bourboulon effectue une mise en scène épatante où chaque détail compte. Les extérieurs de...

le 13 oct. 2021

40 j'aime

Paddington
Specliseur
7

Un petit ours débonnaire dans un film drôle et optimiste

Je comprends mieux pourquoi nos voisins britanniques ont une affection si particulière pour Paddington.Ce petit ours péruvien et déraciné qui débarque à Londres a déjà un regard naïf mais pas tant...

le 14 déc. 2014

25 j'aime

3

Les Frères Sisters
Specliseur
5

Le western: pas un background pour Jacques Audiard

Quand j’ai lu,comme beaucoup de monde,que les Frères Sisters était une proposition de John C Reilly au réalisateur,j’ai commencé à avoir quelques doutes sur la nature de ce film pas véritablement...

le 20 sept. 2018

19 j'aime