"Le Cercle des libertés disparues !"

Avec "The Circle", le réalisateur américain James Ponsoldt se pose en lanceur d'alertes face à un monde toujours plus connecté. Avec un scénario oscillant entre l'univers totalitaire du pamphlet de Georges Orwell "1984" et celui ultra-voyeuriste de "The Truman Show", Ponsoldt place son récit dystopique dans un futur proche (pour ne pas dire aujourd'hui). La jeune Mae Holland (Emma Watson), intérimaire dans une société n'arrive plus à faire face financièrement. Une précarité que la jeune femme a du mal à vivre, d'autant plus que son père (feu Bill Paxton) atteint d'une sclérose en plaques n'a pas de moyens suffisants pour être soigné convenablement. Grâce à sa meilleure amie Annie (Karen Gillan), Mae se trouve recrutée au sein du groupe de services technologiques le plus puissant au monde, appelé : "The Circle". Cette multinationale tentaculaire, sorte de réseau social puissance 10 est dirigée par le très sympathique et le trop philantrope pour être honnête Eamon Bailey (Tom Hanks), personnage idôlatré par la jeune garde de "The Circle"(l'ombre de Steve Jobs ou Mark Zuckerberg n'est jamais très loin). Dans cette société modèle (en apparence), Mae se sent comme un poisson dans l'eau et elle ne voit pas les dérives éthiques et morales de la multinationale, pire, elle y participe. Ponsoldt, quant à lui, assimile "The Circle" à une secte 2.0 où les disciples, une jeunesse maléable et corvéable à l'infini, sont juste des pions interchangeables sur un puissant échiquier annihilant progressivement et inéxorablement les libertés individuelles.