L’univers Cloverfield a cela de passionnant qu’il s’approprie différents genres avec des protagonistes qui n’ont à priori aucun rapport entre eux pour se connecter à un contexte semblable. On a eu le film catastrophe avec monstres qui envahissent la Terre dans l’impressionnant et inattendu « Cloverfield », le thriller en forme de huis-clos psychologique avec le stressant « 10 Cloverfield Lane » et voilà le film de science-fiction avec « The Cloverfield Paradox ». Chacun dans leur catégorie, les deux premiers étaient excellents et donnaient envie d’en savoir plus. Celui-ci donne les clés de l’univers en apportant une réponse partielle à ce qui se passe dans les deux précédents de manière pertinente. Néanmoins, il apparaît un peu plus bâclé et mange à tous les râteliers de la science-fiction sans véritablement innover ou contourner le genre.
Le postulat de base est excitant avec cette histoire d’accélérateur de particules qui ouvre la porte à d’autres dimensions et la planète Terre qui disparaît. La première partie est d’ailleurs très réussie en nous proposant une multitude de pistes amusantes et de références au genre. Mais à un moment, le film fait du surplace, n’approfondis plus rien et la dernière demi-heure se termine dans l’indifférence la plus totale à force d’être classique. Pourtant entre le bras qui s’anime tout seul, l’arrivée impromptue d’une astronaute et autres bizarreries, c’était prometteur. Mais toutes les bonnes idées s’avèrent au final mal négociées pour un film de science-fiction générique qui n’optimise que rarement son fantastique pitch de départ.
Pour ne rien arranger, les personnages, pourtant joués par une troupe d’acteur internationaux attirante, ne sont guère fouillés et les notes d’humour présentes sont plutôt déplacées dans un contexte comme celui-là. Ajouté à cela, un jargon scientifique abscons et des allers et retours avec la terre qui cassent la sensation d’isolement et vous obtiendrez un film correct mais pas vraiment au niveau des deux précédents. Ce qui expique peut-être que le film ait été refourgué à Netflix plutôt que de sortir en salles. Pourtant, on a tout de même vu bien pire. Il y a quelques excellentes séquences, on ne s’ennuie pas une seule seconde et les effets spéciaux sont très réussis, en plus de quelques idées visuelles bien trouvées. Alors oui, c’est un peu décevant au regard de l’ensemble de l’univers « Cloverfield » mais ça reste tout à fait divertissant et ça permet d’avoir bon nombre de réponses aux questions des deux autres. Avec en plus des délires permis par l’aspect des différentes dimensions, toutefois bien trop peu exploitées.
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