Même si je somnole encore, je suis venu pour voir des films, et je ne vais pas laisser une petite chose comme la fatigue m’en empêcher. Je commence donc ma journée avec El cadáver de Anna Fritz, le premier film de Hèctor Hernández Vicens, et malgré des qualités d’écriture et de mise en scène évidente, se ressent tel quel, surtout à cause d’une direction d’acteurs très inégale, et d’une photographie assez plate. On pense automatiquement au traumatisant Aftermath de Nacho Cerdà, puisque qu’il y est également question de nécrophilie. Cependant, le traitement plus léger de cette problématique dans le film de Hèctor Hernández Vicens fait s’arrêter au simple pitch la comparaison des deux ; ici pas de gores ni de scène de masturbation dans des organes. Cela permet au réalisateur d’aborder des questions plus pertinentes que la simple fascination de la beauté intérieure et du fétichisme, comme le consentement et le viol, les personnage prétendant ne violer personne puisque c’est un cadavre, qui ne peut donc dire non. Ces mâles en ruts, en profite et vont même jusqu’à comparer ce corps sans vie avec une fille bourrée en soirée, qui elle aussi serait sans défense. Le film étant très court, en dire plus serait trop en dévoilé. Efficace, sans prétention et intelligent, le premier long-métrage de ce jeune scénariste espagnol est un premier film plus qu’honorable, mais qui manque légèrement d’ambition, et d’une direction d’acteurs un peu plus crédibles, pouvant renforcer ainsi l’empathie que le spectateur ressent envers el cadáver de Anna Fritz.
Tiré du journal du festival de Sitges 2015 : lire l'article entier sur mon blog...