Eric Draven, revenu d’entre les morts, moitié vampire, moitié zombie, le corbeau blanc vengeur. Se peinturlurant le visage comme le Joker, il s’en va dessouder les tortionnaires de sa défunte femme les uns après les autres jusqu’à l’affrontement final façon Highlander. Combat à l’épée sur le toit d’une église, tout l’esprit gothique du film y est résumé.


On pourrait légitimement penser que l’acteur principal du film n’est pas Brandon Lee mais Ernie Hudson. Au centre de tout, ce petit flic revêche erre dans cette ville chaotique où les bandes mafieuses et dégénérées font la loi à l’instar de celle de Michael Wincott. Lien entre tous et élément décisif à l’église.


Film de vengeance ésotérique, catégorie rare, qui clôt définitivement le cinéma des années 80, il en est la dernière trace, la marque terminale, la queue de comète.


Un film à la fois punkoïde et métalleux où une anarchie prégnante enveloppe une ville censée être contrôlée par une flicaille dépassée. Solo de guitare sur les toits à l’appui.


On y retrouve tous les éléments d’une cité américaine en décrépitude : la prostituée, le prêteur sur gage, la jeune fille pure au skateboard, le vendeur de hot-dog, le flic au grand cœur rabaissé par sa hiérarchie pour cause d’initiative et puis sa cargaison de criminels, rois du couteau ou de la seringue.


Pour conclure, un film culte pour tous ceux qui l’ont appréhendé au tournant de l’adolescence, la tête bourrée d’une iconographie rock et l’intuition d’un futur déliquescent.


« The crow » est un film éminemment moral où la cruauté trouvera toujours maille à partie avec un justicier déterminé, fusse-t-il d’outre-tombe et lié à un simple corbeau.


Samuel d’Halescourt

Créée

le 12 juin 2017

Critique lue 407 fois

Critique lue 407 fois

D'autres avis sur The Crow

The Crow
Adon
10

It can't rain all the time

Je revendique ici une absence totale d'objectivité dans mon appréciation. Ne comptez pas sur moi pour vous décrire en quoi The Crow est un film complexe, fouillé et intriguant. Pourquoi ? Parce que...

Par

le 21 août 2011

25 j'aime

5

The Crow
Behind_the_Mask
9

Le rouge et le noir

Né de l'imaginaire endeuillé et désespéré de James O'Barr, The Crow peut être considéré comme l'exutoire de son auteur, le moyen de se reconstruire et d'exprimer sa révolte contre l'injustice qui...

le 23 juin 2015

24 j'aime

5

The Crow
HITMAN
8

L’amour est éternel.

Il y a longtemps, les gens croyaient que quand quelqu’un meurt, un corbeau emporte son âme jusqu’au pays des morts... Mais il arrive parfois, quand des choses trop horribles se sont passées, que...

le 16 déc. 2016

23 j'aime

12

Du même critique

La Seule Exactitude
Samueld_Halescourt
8

Un flingue avec un nœud papillon

Autant annoncer la couleur, ce livre m’a régalé. Une accumulation de courts chapitres qui traitent de l’actualité de ces deux dernières années où Finky délivre ses sublimes exaspérations, son divin...

le 10 nov. 2015

11 j'aime

1

Interventions 2020
Samueld_Halescourt
8

Compilation pour l'histoire

Outre l'arnaque d'avoir reversé dans ce volume une grande partie des précédentes interventions, on prend plaisir a redécouvrir la plupart des textes qu'on avait passablement oubliée dans l'intervalle...

le 3 mars 2021

5 j'aime

Les Portes de la perception
Samueld_Halescourt
8

L’ignoble festif a remplacé l’expérimentation scientifico-chamanique

D’abord déçu de constater que « Les portes de la perception » à proprement parler n’était en fait qu’un court texte dans un recueil qui en compte beaucoup d’autres et sur lesquels nous...

le 26 sept. 2017

5 j'aime

2