Vous m'avez dit de pas dire Hardy !
Critique parsemée de spoilers.
Quand on va voir Dark knight rises, on s'apprête à vivre une séance assez spéciale. L'attente a été longue. Un an à suivre les préparatifs, une heure à faire la queue. D'où la quantité de gens déçus. Il y a trois types de personnes qui vont voir ce film : les geeks qui parlent pendant la séance -même s’ils n’ont pas tort- "Héééé pourquoi ils s'embrassent, ils ont que ça à foutre ?" (et ce, ultra fort, comme sur la place du marché, sinon ce n'est pas drôle !), les gens qui ne savent même pas pourquoi ils sont venus et qui n'ont visiblement jamais vu un Batman ou même un film "Mais pourquoi tout le monde a rigolé quand Marion Cotillard est morte ?" (SERIOUSLY ?) et les autres. Donc évidemment, pendant la séance, c'est assez folklorique. Et je suis prête à parier que tel est le cas à chaque projection. Le spectacle promis par Dark Knight Rises est déjà DANS la salle. Rien que pour cela, il faut aller le voir.
LA scène qui vaut aussi le coup de se déplacer, de réserver sa place à l'avance, de gruger quelques places dans la queue pour être devant (allez, j'avoue...), c'est quand même la mort de notre Marion nationale. Là, immédiatement, presque toute la salle éclate de rire. Son personnage est d'une inutilité criante. Je ne vois même pas l'intérêt d'une pseudo histoire d'amour entre elle et Batman. Le clou du spectacle de leur "scène d'amour" ? la...CHEMINEE. Non mais sérieusement, Nolan? Pourquoi obéir à ce cliché ? Argh. Enfin, merci Marion, grâce à toi, j'ai bien rigolé.
Sinon, c'est quand même un bon, voire très bon blockbuster. Surtout que la veille, j'avais vu le dernier Spiderman...C'est sans comparaison, évidemment. Tous les ingrédients d'un bon film de superhéros sont là : de grosses scènes d'action bien stressantes, de la musique tonitruante, un casting de grand malade, de l'humour (pour une fois !), des menaces un peu bidons "tout le monde va mourir, la ville sera anéantie", une nénétte en latex, les muscles de Christian Bale, que demande le peuple ?
Evidemment, on est loin de Dark knight. Ici, on est moins dans "l'ambiance Batman". Adieu à la pègre et autres maffieux au fort accent russe, au joker démoniaque, à la nuit omniprésente, aux blagues de Lucius, et surtout...au réalisme. Dans TDKR, Nolan ne fait que dans l'hyperbole. Voiture qui vole, bombe nucléaire, "guerre" entre policiers et l'équipe de Bane, tribunal des citoyens, fin de Gotham liée à un petit bouton rouge ? C'est un peu too much.
Mais je pardonne tous ces excès à Christopher Nolan. Parce que ce type arrive à nous maintenir en haleine jusqu'à la dernière seconde du film. Il nous offre vraiment un final saisissant. Tout semble pouvoir basculer à la dernière minute. Les vrais bonnes idées de cet opus, ce sont bien sûr mon petit Joseph Gordon-Levitt adoré (j'en fais trop, vraiment ?) et Anne Hathaway. Le premier est classe, héroïque, un parfait petit Robin. Anne Hattaway se révèle étonnante, ce rôle lui va comme un gant. Et puis, les filles, soyons honnêtes, c'est assez jouissif de voir une fille tabasser des mecs. Pour une fois que LE rôle féminin de la trilogie n'est pas une potiche (Rachel, si tu m'entends...). Quant au méchant, c'est à mes yeux une erreur que de lui masquer le visage, même si c'était sûrement dans la bd d'origine. Il aurait été probablement beaucoup plus effrayant sans ce masque. Enfin, ça reste du bon méchant, bien violent, avec sa propre histoire et donc une certaine profondeur.
Par ci, par là, il y a des scènes de génie. L'ascension de Bruce, son élévation au rythme de la partition à fond la caisse de Hans Zimmer (après une vertèbre miraculeusement réparée...) est un petit chef d'oeuvre de tension. On sait pertinemment qu'il ne va pas tomber, mais il y a de quoi rester scotché sur son fauteuil et renverser son coca sur son voisin. La scène finale est aussi brillantissime, avec les paroles de Alfred qui ont failli m'arracher une larme, Bruce à la retraite, le devenir de Blake. Là, nous, petits spectateurs, les lèvres tremblantes, on se dit "oh noooooooon c'est déjà terminé". Comme dans Inception et le précédent Batman, les titres de fin arrivent hyper brutalement, juste après "Robin" qui prend la relève de Batman, histoire de marquer le coup.
Oui, il y a quelques faiblesses dans le scénario, des éléments totalement foireux ( comment Bruce est-il revenu à Gotham après son passage en prison ?), une Marion Cotillard affligeante surtout vers la fin. Mais le film est habité par un souffle épique, des personnages qu'on prend plaisir à retrouver (ah, Lucius et Gordon !), des belles performances d'acteurs et quelques scènes à couper le souffle.
L’infâme nullité de Marion Cotillard m’aurait presque poussée à mettre un 7. Mais c’est le dernier Batman, je suis généreuse, et par rapport aux autres films de super héros, c’est tout de même du grand et bon cinéma de divertissement.
Alala, mon petit Batou, tu vas me manquer..