Holy shit.
Oui bon ça c'était ma critique précédente, et comme je trouve ça un peu court et vulgaire pour résumer tout le bien que je pense de ce film, je me permets d'approfondir *tousse* un brin.
Comme je vous plains et comme je vous comprends, messieurs dames les déçu(e)s et je suis sincérement désolé pour vous. A tous ceux dont on a violé le héros d'enfance, à ceux qui ont cru l'espace d'un instant que Marion Cotillard pouvait être crédible, à ceux qui étaient rongés par l'attente, aux filles et garçons qui ont mouillé leur culotte devant les trailers, à ceux qui en attendaient beaucoup, j'adresse vraiment tout mon soutien.
Pour ma part, les conditions de visionnage étaient un peu particulières. Déjà parce qu'il y a encore une semaine, je n'avais pas regardé Batman Begins... *suspense*.....ni.....*non, quand même il n'aurait pas osé?*....NI THE DARK KNIGHT VOILA C'EST DIT JETEZ MOI DES ENDIVES.
Oui, donc j'ai rattrapé mon retard la semaine qui a précédé ma séance de cinéma. Je n'ai donc pas eu à souffrir comme vous : je ne suis pas un true, contrairement à vous. Je me proclame donc newbie de l'homme chauve-souris, entendons nous bien. Ah, et je me suis fait spoiler allègrement la fin en traînant sur quelques forums poubelles du net (pour ne pas citer JVC).
Du coup, je n'attendais pas grand chose du film. Ok, les deux précédents Batman avaient déjà une saveur plutôt cool voire très cool. Mais si Batman Begins était un steak haché charolais et The Dark Knight une belle entrecôte aux échalotes, je crois que TDKR est une énorme côte de boeuf aux herbes de provence cuite au barbecue, tendre comme il faut, avec du jus qui dégouline, servie avec un verre de rosé qui fait de la buée un midi d'été dans le jardin.
La recette est plutôt simple en plus.
Pour plusieurs millions de personnes :
- 3 ou 4 acteurs à tomber à la renverse
- De la sauce américaine
- Une cuisson lente
- Une dinde française (A.O.C)
- De la musique (réchauffée de la veille, c'est encore meilleur)
Niveau préparation, vous foutez tout ça dans un grand plat en imax, faites cuire à peu près 2h40. A noter, les scénaristes ont jugé bon de préciser dans la recette de "Retourner la viande vers la fin de la cuisson", ça n'apporte rien mais ils ont du penser que ça serait plus spectaculaire. Et voilà, vous régalez tout le monde. Tout le monde ? Bon non peut-être pas.
Si la vie m'a bien appris une chose, c'est que la nourriture divise. Entre les végétariens, les types habitués aux plats plus fins, ceux qui n'ont pas de goût du tout, ceux qui sont des connaisseurs, c'est impossible de satisfaire tout le monde. En plus, Burton avait déjà fait un duo viandesque, qui reste pour beaucoup une référence gustative. Du coup, je suis à court d'arguments pour défendre mon plat.
"Monsieur ChacunSesGoûts a parlé." Oui mais ça ne PEUT PAS être si simple. Y avait de la saveur. Y avait quelque chose qui fondait en bouche et qui était bien consistant. Mais à vouloir mettre trop d'ingrédients, c'est pas très ragoûtant, à y regarder de plus près. On sort et on n'a plus faim. D'autres ont frôlé l'indigestion bien plus tôt. Pour ma part c'est bien passé, j'ai l'habitude.
Ca me gène que tout le monde le voit comme quelque chose de moyen. Oui, ça n'est qu'un bout de viande après tout, ça n'a rien de révolutionnaire. Soit. Mais s'il peut poser les bases et devenir une nouvelle recette de base pour tous les prochains barbecues sur grand écran, ça me va. Je crois qu'il en a le potentiel. Je trouve que c'est une leçon que nous a donné le chef Nolan.
Oui je concède que tout n'était pas parfait. J'ai découpé toute la viande soigneusement, et curieusement j'ai eu l'impression qu'il me manquait des morceaux. Bon, tant pis, au diable les incohérences.
Quant à la musique, et bien ça arrive parfois que ça soit meilleur une fois réchauffé. Là on a pris les restes de la dernière fois, on a fait "snif snif", ça va, ça sentait pas trop le moisi, on a rajouté un peu de matière grasse, du sel, bon ça fait un peu trop riche, trop lourd, mais ça a autrement plus de saveur qu'avant ! D'ailleurs le goût m'est resté un moment dans la bouche, contrairement aux deux plats précédents. Et je me surprends à y regoûter chez moi.
Il y a des questions qui demeurent sans réponse. Alors pourquoi Christian Bale dans un costume moulant qui transforme sa voix, façon mauvaise imitation de Stallone, et qui dit "It's not a caaar" ça me fait frissonner alors que je trouve ça ridicule ? Je sais pas. Est-ce que c'est le combat d'un type qui veut être un fin gourmet, contre sa propension naturelle à sécréter plein de salive devant un Mac Do ? Je ne sais pas. Je sais juste que je me suis senti régresser, j'ai eu l'impression d'avoir 8 ans, d'être dans la cour de récré avec des pitchs dans ma poche, et de dire "MORTEL la carte holographique de léviator !!" J'ai envie d'être bête, j'ai envie que Batman il pète la gueule à tout le monde et que ça aille pas plus loin. Preuve en sont mes scènes préférées, le retour trop bad-ass de batman avec son fusil sur sa moto et autre coups de poings mal chorégraphiés mais bien brutaux.
Bon non je dois le dire, c'était juste succulent. J'ai déjà mangé de bien meilleurs plats, mais rarement d'aussi bonnes côtes de boeuf. Pourtant ça n'avait rien d'original. Peut-être que j'avais juste très faim ? Peut être que Nolan est un cordon bleu ? Alors oui certains préfereront des plats plus raffinés, maugréeront que l'entrecôte aux échalottes c'est meilleur. D'autres diront même que la viande c'est pas bon. Là c'est gras un peu, ça dégouline, mais quel gros salopard de bout de viande bad-ass. Oh ce n'était pas parfait, ce n'était pas tout propre, il reste de la sauce sur ma chemise, et en plus il faut faire la vaisselle. Non, ça n'avait rien de parfait, d'ailleurs j'ai roté bruyamment à la fin. Mais ça fait du bien par ou ça passe. Ouaip m'dame.
Je m'en souviendrai de cette côte de boeuf.
PS : Oui je sais, j'ai pas parlé de la dinde, et pour cause. Je ne vous apprendrai rien en disant que c'est nous qui nous sommes fait fourrer finalement.
PPS : Cette critique reste entre nous. Ne dites pas à mes proches que je suis gastronome, ils me croient cinéphile.