L'Amérique a-t-elle enfin dépassé son traumatisme post-11 septembre ?
Probablement pas, puisqu'elle persiste à détourner les regards sur un ennemi venant de l'extérieur et tout le monde regarde !
Nolan, depuis le premier Batman, insiste sur un danger venant de l'intérieur : le plus grand ennemi de l'Amérique, c'est l’Amérique ! Et l'actualité n'est pas là pour le contrarier.
Avec Bane, Nolan donne vie à un fantasme : un concentré de violence aveugle, manichéenne et anarchique, un vrai méchant capable de donner une vraie "branlée" au Batman impuissant.
C'est une réelle déstabilisation.
Le doute s'installe : serait-ce ainsi que Nolan veut en terminer avec lui ? Mettre un terme au symbole du chevalier noir ? Nous avons le droit de le penser.
A partir de là, il y a un décentrage, Bane devient le personnage principal de cet opus batmaniaque : le méchant devient sympathiquement dangereux : déshumanisé par un masque, désensibilisé par des années de souffrance, il pleure.
Et moi, j'attends avec anxiété et intérêt sa prochaine initiative destructrice.
Gotham City est à l'agonie, isolée de tout et de tous, Batman est en proie au doute. La liberté s'effondre. Le combat semble perdu. En effet Batman a disparu des écrans, il est quasiment absent du film.
Au final, dans ce désastre apocalyptique, Batman redevient ce qu’il a toujours été : un symbole, une légende. Quelle autre fin pouvait-il y avoir ?
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