Si j'aurais su, j'aurais pas venu (et comme vous saverez, n'irez-y pas)
Faut-il justifier la nullité quand elle se dresse de toute sa hauteur imbécile devant nous ? 2h44 de rires crispés de ma part, de ronflements entrecoupés de grincements de dents de mon ami qui s'est endormi, des applaudissements du public en fin de parcours, réveil de mon ami qui me baille sarcastiquement "bwouh, si j'aurais su, ben j'aurais pas venu !", résument plutôt bien la situation.
Film haïssable, mal filmé, acteurs épouvantables (et pourtant Bale est un de mes demi-dieux), histoire ridicule, gadgets moches, coups de théâtre inutiles, accès de neuneuserie aigüe, rien, RIEN ne tourne rond dans ce film, même si les scènes de kinésithérapie carcérale ont au moins le mérite d'arracher quelques ricanements nerveux (de fait, la réplique "Oh, vous avez une vertèbre qui sort de votre dos (?? !?), il faut la remettre en place *CRAC* voilà, c'est fait !" était merveilleuse, ce qui me fait donner au film un point en plus). Mais je ne passerai pas plus de temps à démonter les incohérences du film, cela prendrait presque une semaine et d'autres s'en sont bien mieux occupés que moi.
J'aimerais bien taper sur la musique, qui ne conserve qu'un pauvre arrangement du deuxième volet, audible dans la scène d'ouverture et quelque part vers la fin, tandis que tout le reste du temps, le spectateur se retrouve condamné à écouter des tambours. Oui, des tambours, et rien d'autre ! Pas de notes, de mélodies ou d'arrangements, nada, la musique, c'est un truc de gonzesses, Nolan, lui, n'en a que faire : il suffira amplement de passer en boucle le bruit des tambours de guerre pour accompagner le regard méchant de Bale réhaussé par ses deux grosses veines prêtes à exploser sur la pomette droite. Peut-être en a-t-il également marre de tout ce boucan.
Côté visuel, c'est moche. Nolan est incapable de cadrer quoi que ce soit qui donne l'impression d'être regardable (mais ça, c'est pas un scoop) ; tout bouge, tangue, balance, explose, tremble, poum boum boum pouet, mais au fait, qu'est-ce qui se passait à l'écran ? C'est tellement plat et inconsistant qu'on finit nécéssairement par se distancier, assister au bazar comme s'il s'agissait d'un clip R'n'B à deux heures du matin sur Mtv, et bien sûr la maigreur (ou l'inexistence) de la psychologie des personnages, à peu près aussi épaisse qu'une feuille de papier à cigarettes, ne fait rien pour arranger le coup.
Bref, c'est nul, c'est minable, n'allez pas voir ça, gardez votre argent pour manger des spaghettis ou faire des photos d'identité ou ce que vous voulez, mais ne mettez point vos esprits délicats dans une salle noire diffusant ce truc, car c'est l'antre du diable, et vous pourriez ne pas en ressortir vivants.