Batman : dépression et kinésithérapie
Quel bric-à-brac ce dernier Batman ! Le Begins était une belle mise en bouche, le DK chiadé et vraiment divertissant. Ce dernier est le plus bancal, un Batman générique qui aurait pu être remplacé par n'importe quel autre héros.
Malgré une ouverture qui essaie d'en mettre plein les mirettes, le reste du film va s'embourber dans son propre récit. Pour ce qu'il y avait à raconter, le film est trop long, ce qui nuit grandement au rythme. Ça passe donc par de l'ennui, l'histoire ne retenant guère notre attention tant elle est décousue et déjà vue.
Les personnages n'arrivent pas vraiment non plus à briller, ou à se détacher. Hormis Catwoman qui tire son épingle du jeu, il est difficile de s'intéresser aux autres, tant leur traitement laisse indifférent. Bane n'est finalement qu'une voix (pas facile de jouer uniquement avec les yeux) mais remplit plus ou moins son rôle, Gordon moins bon qu'à l'habitude, un Robin qui aurait mérité mieux et un Batman dont je vous laisse le soin de juger. Alfred pleurniche et Fox, toujours aussi mal fringué, aime toujours les gadgets.
Le film fait l'effet d'un grand brouillon : la musique de Zimmer assourdissante au possible dont on ne retient rien (hormis le mélange avec les cris dans la prison qui donnent un grand n'importe quoi auditif), des FX de synthèse qui rendaient mieux dans la BA que dans le film (le stade et les ponts, certains plans de la BAT), une histoire fourre-tout. A vouloir mettre le paquet, on a perdu l'essentiel du divertissement bandant. Tout est trop et finalement il n'y a plus rien.
Tout n'est pas négatif non plus, le fil sait aussi nous sortir de la torpeur par de bonnes scènes efficaces (j'ai particulièrement apprécié la dérouillée de Batman). On regrettera quand même une atmosphère, une ambiance bien en deçà du DK. C'est peut être ça qui empêche au film d'être un Batman, et pas un film d'action générique.
Le pire, c'est que si on s'attarde sur les détails, on finit par achever un film qui n'en demandait pas tant. J'ai toujours pas saisi l'utilité de montrer un Batman cassé de partout, qui boîte et qui n'a plus de cartilage pour que ce soit résolu en trois secondes par une attelle. C'est un bête détail qui n'aurait aucune importance en vérité si le film ne suivait pas ce schéma tout du long.
J'ai l'impression que Nolan ne savait plus trop quoi faire de son Batman, coincé par une trilogie dont le deuxième film rafle tout. Alors il a fait un melting-pot en oubliant une chose : l'ambiance. Il reste néanmoins qu'il aura fait de son Batman un personnage auquel on s'attache. Mais ça ne suffit pas pour cet ultime épisode.