Un chevalier qui surgit hors de la nuit...

Si les films traitant des super héros ont toujours eu la cote, les aventures du chevalier noir ont probablement bénéficié d'un traitement particulier. Sept films (huit quand sortira le très attendu Dark Knight Rises), quatre réalisateurs, cinq interprètes différents, c'est du jamais vu chez les vigilante... Il faut dire que l'univers imaginé par Bob Kane est d'une richesse infinie, et la complexité de ses personnages risque, encore, d'attirer l'attention de réalisateurs désireux d'apporter leur contribution et leur vision des choses. Nolan avait déjà posé sa patte avec l'excellent Begins, résurrection de la saga que Schumacher avait détruite, violée, foulée du pied et assassinée avant de cracher sur sa tombe. Ordure. Mais je digresse...

The Dark Knight reprend donc exactement là ou s'achevait le premier opus, l'attaque d'une banque par un mystérieux personnage maquillé, se faisant appeler le Joker. Autant dire que les amateurs du premier film ne seront pas dépaysés. Cependant, Nolan emmène notre ami masqué bien plus loin, dans des territoires bien plus sombres que ceux qu'il avait exploré précédemment. C'est là le destin du chevalier noir, d'osciller perpétuellement aux frontières de la loi, funambule entre le bien et le mal, devant prendre garde à ne pas basculer dans l'abîme. Et le Joker, son miroir malfaisant, est sans aucun doute son plus redoutable adversaire, que ce soit dans le comic book ou dans le film. Le scénario de Nolan rend très bien cette opposition, mettant en exergue les points communs entre les deux hommes, au point que l'on en vient à douter nous même de la légitimité du vigilante. Entre ces deux extrêmes, le personnage de Double Face joue parfaitement son rôle d'arbitre, montrant le sort qui guette même le meilleur d'entre eux.

Pêchue et très bien rythmée, la mise en scène fait dans l'efficace, à grands renforts de mouvements de caméra parfaitement maitrisés. Le spectacle est au rendez vous, le seul bémol est peut être la séquence dans l'immeuble, lorsque Batman utilise son sonar, où le tout est un peu confus. Pour le reste, rien à dire, c'est dynamique et on ne s'ennuie pas une seconde. Nolan a la chance d'avoir un excellent chef opérateur, et cela se voit, le rendu visuel est excellent, on n'a jamais aussi bien profité de Gotham City. La qualité est au rendez vous, et on en profite encore plus grâce aux procédés haute définition actuels...

Le gros point fort du film, cela a été dit et re dit, c'est bien sûr l'interprétation hallucinante de Heath Ledger, on ne s'apesantira pas la dessus car tout a déjà été dit, mais il est vrai que sa prestation rehausse un casting déjà très bon par ailleurs. Nolan a bien fait de changer d'actrice principale, si Gyllenhaal est moins avenante que sa prédécesseuse, son jeu est bien plus convaincant.

Sombre et torturé, à l'image de son héros, ce Dark Knight est sans doute le meilleur film de super héros réalisé à ce jours... En attendant sa suite...