Par Krom, si l'appuie tutélaire improbable des inestimables James Cameron (plus crédible que son soutien récent pour le critiqué et critiquable Terminator Genisys) et Peter Jackson (patriotique à mort) avait de quoi allécher au plus haut point les cinéphiles que nous sommes, c'est véritablement l'affiche que représentait ce The Dead Lands qui nous aura fait le plus bander.


Car les épopées barbares et sanglantes ne sont malheureusement pas légion dans le septième art ses dernières années, ils se comptent aisément sur les doigts d'une main et incarnent tous des chefs d’œuvres à part entière signé par des cinéastes de talents en pleine possession de leurs moyens : Conan le Barbare de John Milius, Le 13eme Guerrier de John McTiernan et Apocalypto de Mel Gibson (et dans une moindre mesure La Légende de Beowulf animé de Robert Zemeckis et Le Guerrier Silencieux de Nicolas Winding Refn).


Pas de petits ainés - et loin de là même - pour le quatrième long métrage de Toa Frasier, débarqué par la petite porte du DTV dans l'hexagone il y a quelques jours, là ou une sortie cinéma aurait bien mieux rendu justice à ce petit bijou puissant et extrême.


L'histoire suit celle de Hongi, jeune fils du chef de tribu Maori qui suite au massacre de celui-ci par une tribu voisine, se doit de venger son clan pour apporter la paix et honorer les âmes de ses proches.
Pour se faire, il se rend dans une région maudite pour rencontrer le démon qui la hante, ou plutôt un vieux guerrier hanté par son passé qui va lui enseigner l'art de la guerre et l'accompagner dans sa vendetta sanglante.


Simpliste mais férocement cohérente, The Dead Lands est une superbe fresque maori vibrante et ambitieuse, un incroyable trip violent et initiatique comme on aimerait en voir plus souvent.


Primitive et palpitante, toujours consciente de ses références au point de rendre un hommage solide à l'Apocalypto de tonton Gibson - que ce soit sa trame original ou une pluie de plans -, cette épopée vengeresse aux thèmes universels (l'honneur, l’héroïsme, le sens du devoir et de la famille) incarne un spectacle de tous les instants qui ne laisse jouissivement aucun - ou presque - répit à son spectateur.


Visuellement à tomber, scénaristiquement bien rythmé, appliqué et intégrant à la perfection la richesse de son cadre des plus sauvage (le culte des esprits et des ancêtres apporte une atmosphère surnaturelle enivrante); le film à l'esthétique sobre (la beauté des paysages néo-zélandais suffit amplement) ne souffre finalement que de son montage un brin trop cut et de quelques cadrages à l'épaule maladroit, annihilant en partie l'impact visuel de combats extrêmement brutaux mais merveilleusement chorégraphiés.


Une pure aventure enragée et flamboyante, qui nous fait attendre avec une impatience non feinte le prochain long du définitivement à suivre Toa Frasier, à savoir 6 Days, qui suivra la mise en image de la prise d'otages de l'ambassade d'Iran à Londres en 1980.


Un actionner badass avec en prime Mark Strong et Jamie Bell en vedette, inutile de dire que le bonhomme sait décidément comment attirer son cinéphile...


Jonathan Chevrier


http://fuckingcinephiles.blogspot.com/2015/08/critique-dead-lands.html

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le 9 août 2015

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