Le dernier film que je vais voir aujourd’hui, après un repas bien mérité avec les copains, c’est le canadien, attendu par pas mal de monde, The Demolisher de Gabriel Carrer. Comme à mon habitude, je ne sais rien du film, j’ai pas vu de bande-annonce, pas lu de synopsis… Je me doute bien que c’est un vigilante. Le film commence bien, la cinématographie est soignée, les cadrages maitrisés et le montage intéressant. Après quelques minutes, je me dis toujours : “ah quand même, c’est beau. La cinématographie est soignée, les cadrages maitrisés et le montage intéressant.” Et puis quelques minutes après, je continue à me dire : “ah quand même, c’est beau. La cinématographie est soignée, les cadrages maitrisés et le montage intéressant.” Et puis… J’arrête là ou je continue ? Voilà donc le gros problème du film, le manque de scénario et d’enjeux narratifs (et de démolition aussi, le demolisher passant le plus clair de son temps à s’énerver tout seul ou contre sa femme handicapée, et à marcher vite dans des rues désertes). Malgré le fait qu’il marche donc beaucoup, le film fait du sur place, pendant 1h30, et veut tellement bien faire, qu’il oublie de faire tout court. On reste alors complètement extérieur au long-métrage, à contempler des cadres magnifiques, mais dans l’incapacité totale de s’identifier à qui que ce soit, car ces “qui que ce soit” ont tellement peu de substance, et ne sont en plus pas aidés par une direction d’acteurs leur demandant d’en faire trois fois trop, qu’ils traversent l’image tel des coquilles vides. Les seconds rôles et les figurants ont presque plus de personnalité et de caractère que le trio des protagonistes. À l’instar d’un Inner Demon comme définition de “navet”, ce Demolisher pourrait devenir celle de “film de poseur”. Comme les protagonistes, on traverse ce film quasiment inexistant, et dans deux jours, on l’aura complètement oublié. Heureusement, la séance a été rendu agréable grâce au merveilleux public de Sitges, qui participe comme il faut au film, en se moquant gentiment avec le film. Ainsi, les quelques coups de poings de ce Demolisher étaient accompagnés de salves d’applaudissements et de cris d’encouragements, tous plus ironiques les uns que les autres bien sur.


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le 20 oct. 2015

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