"Les entrailles de l'enfer !"

C’est une double peine qui attend le spectateur courageux décidé à voir «The Descent». Neil Marshall, réalisateur du sympathiquement gore «Dog Soldiers» va jouer avec nos nerfs, surtout ceux des claustrophobes en remplaçant les immenses forêts écossaises de son premier film par des cavernes nichées au cœur des Appalaches. «The Descent» ne laisse aucun répit en envoyant six jeunes femmes pour une virée entre filles dans les entrailles d’une montagne qui se refermera sur elles. Les bidasses de «Dog Soldiers» sont ici remplacés par six trentenaires expertes en spéléologie. La première partie du film est une expérience des plus oppressantes pour le spectateur qui suit la difficile avancée des filles au cœur de ces excavations rocheuses à la lueur des lampes frontales. Alors quand l’une des filles se retrouve coincée dans un boyau aussi étroit qu’elle, on sait que «The Descent» sera un film difficile et que l’on va souffrir avec les héroïnes. Mais le paroxysme de l’horreur arrive en même temps que la première vision des «crawlers» : créatures humanoïdes et cannibales que l’on aperçoit furtivement au détour d’une scène. Le film se transforme alors en un gorissime survival in utéro tant l’endroit semble matriciel. Neil Marshall orchestre avec brio l’acharnement et la férocité de ses héroïnes (pas de place pour les faibles) pour survivre face à cette nouvelle race de prédateurs qui fera date dans l’histoire du cinéma d’horreur. Le nihilisme de l’épilogue viendra achever les derniers spectateurs ayant survécu à cet ultime cauchemar sur pellicule.