J'ai aimé The Room, ou du moins, je l'ai apprécié à sa juste valeur. J'ai passé tout mon visionnage à rire aux éclats en fait, et j'ai fini par adorer Tommy Wiseau tellement ce mec m'a fait rire.


Et là, on a un film de James Franco, soit un des mecs les plus cool du monde qui fait un film sur la création de ce fameux The Room du point de vue de Greg Sestero, meilleur ami de Wiseau.


On pouvait craindre que le film ne serait que drôle, mais c'est sans compter le génie de Franco et de son pote Seth Rogen qui savent faire rire tout en abordant des thématiques intéressantes.


Oui, The Interview était un film très drôle dont l'humour tournait beaucoup autours du caca et de la bite, mais le film offrait une réflexion sur la politique étrangère des USA et comment se construit un culte de la personnalité.


Et tout comme The Interview, The Disaster Artist est un film drôle, un film qui nous fait passer un bon moment avec des passages vraiment hilarants mais qui n'oublie pas de traiter son sujet avec finesse.


A travers la carrière de Tommy Wiseau et de Greg Sestero, Franco nous montre la difficulté de percer dans l'univers hollywoodien. Le film propose donc de suivre l'ascension véritable de deux cinéphiles prêts à tout pour se faire une place dans le monde du cinéma.


On est sur une structure très classique, deux hommes ambitieux dont la relation va se détériorer suite à des soucis d'ego mais qui se réconcilient à la fin. Sauf que voilà, il ne s'agit pas de n'importe quel cinéaste, il s'agit de Tommy Wiseau. Et Wiseau est un personnage à part entière.


Wiseau interprété par Franco est loufoque. C'est un personnage imprévisible, tout le temps perché et qui crée tout un mystère. Personne ne sait d'où vient Wiseau, sa date de naissance, d'où provient sa source d'argent qui semble inépuisable, c'est comme si Wiseau dans la vrai vie, avait voulu être un personnage de fiction. Et justement, on trouve beaucoup de similitudes entre le Wiseau de la vrai vie, et Johnny, le personnage qu'il incarne dans The Room. Un homme un peu dans la lune, qui fait de son mieux et qui se sent trahit. A travers le « personnage » de Tommy Wiseau, James Franco offre une sous-lecture à The Room et étoffe le mystère autours du réalisateur.


Qui est Tommy Wiseau ? Voilà la question que pose The Disaster Artist, car si on le voit souvent ambitieux, complètement loufoque et qu'il donne l'impression de tout contrôler, il n'en est pas moins un homme qui a ses faiblesses, un homme qui s'est parfois laissé décourager mais qui a toujours su se relever. Wiseau peut parfois nous sembler être un véritable salop imbuvable, totalement égocentrique, mais fait preuve parfois de sensibilité. Et justement, a travers son interprétation, Franco a réussi à capter cette sensibilité chez Wiseau.


Et pourtant, le film ne tourne pas forcément qu'autours de Tommy Wiseau. Il s'attarde aussi beaucoup sur Greg Sestero, c'est lui que la caméra suit le plus souvent pour montrer au début, son enthousiasme de travailler avec Wiseau, puis l'enfer du tournage de The Room. Comme le film développe assez bien les personnage de Wiseau et Sestero, leur relation est alors bien construite, touchante et les scènes de disputes se révèlent alors percutantes.


En soi, il y a une véritable mise en abîme du travail de cinéaste puisqu'on suit des hommes réaliser un film que l'on connaît tous. Le film se permet tout un tas de caméos dont Bryan Cranston et Bob Odenkirk mais justement, ils ne servent pas à rien au récit ce qui rend leurs apparitions marquantes. Y a vraiment une idée de film dans le film.


Et c'est drôle, bon dieu qu'on rigole. Les situations sont ridicules mais jubilatoires. On parle quand même du film le plus nul de l'histoire, mais à aucun moment Franco ne pose un ton moqueur. On rigole beaucoup, mais il n'a jamais un regard malveillant envers Wiseau et Sestero, au contraire, et c'est ce qui rend aussi le film très agréable.


En sommes, on a un film assez bien écrit pour qu'on s'attache aux personnages, le sujet est brillamment traité avec un mise en abîme judicieuse, les acteurs sont excellents, on rigole comme c'est pas possible et c'est extrêmement cool à regarder et voilà. The Disaster Artist est un pur plaisir à visionner !

James-Betaman

Écrit par

Critique lue 175 fois

2

D'autres avis sur The Disaster Artist

The Disaster Artist
Fry3000
3

Leave your stupid movie in your pocket

Il y a beaucoup de nanars que je préfère à The room, mais ce qui ne cesse de me captiver avec ce film, c’est tout ce qu’il y a autour, et surtout, le personnage improbable de son créateur, Tommy...

le 3 déc. 2017

20 j'aime

4

The Disaster Artist
Moizi
5

Outre le fac-similé, c'est un peu vain

Si comme tout le monde j'ai découvert The Room il y a quelques années, avec ses répliques cultes, ma scène préférée étant forcément le « Oh, Hi Mark » (pas bien original), ça n'est de loin pas mon...

le 23 févr. 2018

18 j'aime

1

The Disaster Artist
InterRidge
8

"I'm glad you liked my comedic movie"

Oui James/Tommy j'ai adoré ton film. En ce début d'année 2018, The Disaster Artist se hisse tout en haut de mes films préférés de l'année pour le moment pourtant, objectivement, c'est loin d’être le...

le 24 févr. 2018

13 j'aime

2

Du même critique

Coupez !
James-Betaman
4

Tout l'art d'être critique (ou pas)

Le principe même de ce remake avait de quoi intriguer. Ce n’était pas une première pour Michel Hazanavicius de se réapproprier une œuvre filmique afin de lui insuffler un vent de modernité (et son...

le 29 janv. 2023

53 j'aime

28

After - Chapitre 1
James-Betaman
1

Le digne successeur de 50 Nuance de Grey... On pouvait pas espérer mieux

Hier soir, je me suis couché en me disant que la nuit porterait conseil pour ma critique d'After. Tu parle ! J'ai passé la nuit à cogiter dans ma tête, cherchant un truc bien à dire sur ce...

le 18 avr. 2019

52 j'aime

12

The Kissing Booth
James-Betaman
1

La pire représentation de la jeunesse que j'ai pu voir dans un film

J'ai eu une discussion avec un ami sur beaucoup de choses, notamment sur la société et les jeunes. Cet ami, qu'on va appeler Jack, parce que ça sonne bien, m'avait livré ce qu'il considère comme...

le 15 août 2018

46 j'aime

15