De Tommy Wiseau je ne savais rien, c’est donc assez perplexe que je découvre une énorme caricature, pourtant réelle, sous l’œil critique de la bande à James Franco. C’est surtout avec cet humour décalé qu’on accepte que Tommy Wiseau soit autant mis en avant. Si, à travers The Disaster Artist, la bande à James Franco s’amuse à égratigner Hollywood, où l’argent sert finalement de valeur plus que l’art, d’autres nanars ont aussi vu le jour sans pour autant atteindre la postérité. Alors on est en droit de se demander ce qui fait que The Room soit une exception ? Personnellement je n’ai pas vu ce film (et je n’y tiens pas particulièrement), la blague peut faire rire sur quelques minutes mais sur tout le film, il ne faut pas pousser. Au final, le film ne révèle rien d’autre que la médiocrité, que nous spectateur, sommes prêt à suivre.
Si la personnalité atypique de Wiseau peut intriguer, James Franco se fondant dans le rôle à merveille, ce n’est pas tant lui qui dérange mais plus ceux qui le suivent : Greg, l’équipe de tournage et les spectateurs.
Greg est plutôt dépeint comme naïf, jouant sur la solitude d’un acteur peu talentueux qui se sert du regard de Wiseau pour étancher sa soif de gloire. L’équipe de tournage me paraît la plus honnête, dans le sens où l’argent est clairement le moteur de leur venue, tout en apportant la touche hypocrite du métier. Pour ce qui est du spectateur, c’est dans la scène de visionnage de The Room, que j’ai été le plus mal à l’aise ; j’avais du mal à croire qu’on puisse rire autant d’un nanar, qui ne me semble pas des plus palpitants. Reste donc le propos du film : au-delà d’être une comédie gentille, il décèle les travers de la satire ; Wiseau fait peut-être pitié mais il est très imbu de lui-même, on est donc pas peiné qu’il soit tourné en ridicule ; non, la gêne vient plutôt du phénomène que le public en a fait. James Franco, quand à lui, continue de briser son image de beau gosse avec des rôles de plus en plus délurés comme une réponse aux nombreuses frasques dont il est accusé. Ce n’est donc pas étonnant que The Disaster Artist résonne aussi bien dans la métaphore de sa carrière.