The end of... nothing ?

Bon... Ce film... Déjà il partait pas gagnant sachant que je n'aime absolument pas Gérard Depardieu que ce soit en tant qu'homme ou en tant qu'acteur (à part dans "Les Valseuses" et "Astérix et Obélix Mission Cléopatre") et qu'il est le centre de l'histoire. Si j'ai regardé "The End" c'est simplement car la BA m'a plu et que je voulais laisser une dernière chance à Gérard Depardieu, après tout, j'aime les films genre "trip hallucinatoire dans un rêve" (enfin j'aime ce qui est barré quoi...), alors pourquoi pas.

Donc voilà, "The End" de Guillaume Nicloux est un film a petit budget et également le deuxième où Gérard Depardieu plonge dans une atmosphère méphitique. Après "The Valley Of Love" où il était au côté d'Isabelle Huppert, le réalisateur décide de lui dédié la place (unique) du personnage centrale, relayant les 4 autres personnages au rang de simples participants passagés... Et putain, on ressent vraiment que le métrage part d'une simple blague improvisée entre le réalisateur et Depardieu...

Honnêtement, avec son argument de court-métrage, il se prend pour ce qu'il n'est pas. Il se voit être prétentieux, et au final pas si "rempli d'énigmes" comme j'ai pus le lire dans certaines critiques. C'est vrai qu'il y a de bonnes intentions, et on sent (un petit peu) qu'il à quand même était prit un minimum au sérieux, mais la bande-annonce était beaucoup trop alléchante et hypnotique pour quelque chose qui se veut au final vide, plat et extrêmement lent. On retrouve un Gérard Depardieu ronchonnant, et usé, trainant sa viande dans des sentiers cabossés où il rumine son mal-être et occupe le temps en buvant du Schweppes pomme...

Ce film contient beaucoup trop de problèmes majeurs pour avoir était présenté (avant sa sortie) comme étant onirique délirant... En fait on a l'impression d'être perdu dans une oeuvre elle-même perdu dans son ton. On ne sait pas si le film va partir dans un survival hypnotique et sadique ou si il va tomber dans un trip onirique. Et le problème c'est que le Guillaume Nicloux ne semble pas mieux le savoir que nous et nous plonge donc dans aucun des deux.
Le réalisateur à surement oublier qu'il fallait construire un univers autour de son personnage en en introduisant un dont on ne sait rien de son existence et malheureusement les images ne nous aides pas plus, elles nous montrent simplement Depardieu, et c'est tout. Enchainant les gros plans sur sa face, la caméra semble suivre le personnage dans un néant scénaristique saupoudré d'un spleen existentiel en carton. Rien ne sauve l'oeuvre, ni ses dialogues (je pense notamment aux dialogues de la rencontre avec le premier personnage dans la forêt...), ni ses gadgets narratifs, ni la mise en scène pseudo-hypnotique, ni sa lenteur lourde et semblant essouffler le film après ses premières 25 min où encore son côté "délire improvisé" trop peu assumé (une BA signé Gaspar Noé, et des présentations à l'Institut Lumière et à La Cinémathèque).

Perdu quelques part entre "La Meute" de Frank Richard, "La Forêt Des Songes" de Gus Van Sant et "Calvaire" de Fabrice Du Welz le film se trouve en fait être le mauvais mélange des trois, prenant seulement les thèmes de la lenteur et du côté "plouc" et "bof" de la campagne. Vide de sens et n'ayant absolument rien à raconter (a part un viel homme à bout de force et une vague histoire de désespoir amoureux) "The End" n'est rien d'autre qu'un pétard mouillé.