The FP
5.9
The FP

Film de Brandon Trost et Jason Trost (2011)

How's a nigga supposed to sort his shit out without no ducks ?

Dance Dance Revolution (ou DDR pour les intimes), c'est un jeu, qui comme son nom l'indique, est basé sur la danse, le joueur ayant à reproduire en rythme des séquences lui étant indiquées tout en sautillant sur un tapis, mais surtout, une révolution. Le jeu se pratique dans le monde entier et est depuis plus d'une décennie la star des game-centers de l'Asie juqu'aux Etats-Unis (le jeu est cependant moins répandu en Europe, ceci étant dû au maigre nombre de ces lieux), et l'expérience a bien-évidemment été étendue aux consoles de jeux, que l'on ait ou non un tapis chez soi.
Cette explication du concept expliquée, venons-en au film en lui-même, qui est ce qui faisait défaut à ce culte. On avait bien eu quelques références dans Wasabi ou Scott Pilgrim, mais rien de suffisamment intéressant pour en faire une oeuvre de référence. Cela dit comment faire une telle pellicule lorsque le jeu dont il est question ne se prend pas au sérieux, et est avant tout un divertissement ? La réponse est simple, en réalisant un film qui le soit tout autant, sans pour autant froisser les fans.
Futur dystopique, jeunesse perdue, guerres de territoires qui se règlent avec ce jeu, on aurait presque l'impression d'avoir à faire à un Mad Max version DDR. D'ailleurs la bobine est assez dure à cerner au début, ou même en voyant la bande-annonce; est-ce un nanar ? est-ce une comédie ? est-ce que c'est sérieux ? Mais bon Dieu qu'est-ce ??? Finalement on comprend vite que tout cela est absurde à un point qu'il pourrait aisément être comparé au Steak de Quentin Dupieux. Un argot souvent sans queue ni tête débité à un rythme hallucinant, des moments dramatiques où les protagonistes sont au bord des larmes et nous morts de rire.

Et puis avec cela tranche littéralement la réalisation, car si elle laisse beaucoup à désirer lors de ses scènes en intérieur qui trahissent une certaine indigence, celles en extérieur laissent entrevoir un vrai talent de mise en scène et de photographie, les paysages étant resplendissants et toujours choisis avec une ingéniosité augmentant l'aspect dramatique des scènes. Un point qui vient une nouvelle fois déstabiliser le spectateur dans son appréhension de l'oeuvre; et si elle avait quelque chose de plus à délivrer ? En fait The FP est une production qui tente de renouer avec l'esprit old school des longs-métrages cultes des années 80 tout en y implantant une culture next-gen. On retrouve un héros exilé se promenant avec un tronc d'arbre comme Schwarzy le faisait dans Commando, ou encore des scènes d'entraînement abracadabrantes nous renvoyant à Karaté Kid, sans oublier la vengeance du frère mort qui est un énorme clin d'oeil à Kickboxer, en somme nous nageons en plein fan service qui ne se fout pas de la gueule de son public, lui servant un étalage de la culture qu'il adule tout en noyant l'ensemble dans l'absurdité à outrance et l'humour dingue et improbable, osant s'enfoncer dans des abysses desquelles Scott Pilgrim s'était bien gardé de s'aventurer. Cela dit les budgets n'étant pas les mêmes, The FP a pu se permettre davantage de risques, sans oublier non plus que les buts des deux films étaient bien différents. The FP n'essaie pour autant pas de se noyer dans le sectarisme et risquer de créer un conflit de générations, d'où ses références à des éléments culturels étants connus des publics de ces 30 dernières années.
Pas parfait dans sa continuité à cause de quelques retombées de son contenu humoristique, The FP n'en reste pas moins une nouvelle pièce s'ajoutant aux références d'un monde plus si underground qu'il ne le fut une époque. Tout simplement culte, son approche réussit à en faire un produit satisfaisant aussi bien les vieux kids des années 80 que les geeks adolescents actuels, en somme l'objet ultime pour réussir à rapprocher différentes générations devant un même écran, ce qui est un pari souvent dur à gagner, comme l'avait démontré le décevant Kickin' It Old School, aussi attrayant dans son concept qu'il était repoussant dans son développement.
SlashersHouse
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le 18 juin 2012

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