L'air de rien, "The Florida Project" apparaît comme un petit tour de force, notamment dans sa façon d'éviter les pièges qui l'attendaient, les bras grands ouverts.
Narrativement, il réussi quelque chose qui sied très bien à la littérature, mais qui est rarement réussi au cinéma: la chronique, la vraie, sans concession. Le quotidien d'une certaine amérique d'en bas, de bouseux, de white-trash, le tout sans misérabilisme. Il n'y a que les américains qui peuvent nous parler de leurs redneck sans les rendre pitoyables et sans les juger. Prenons le personnage de Halley: dans aucune scène, à aucun moment Sean Baker essaie de nous la rendre sympathique. C'est un personnage grossier, qui ne donne aucun cadre à sa fille, c'est une femme intellectuellement en dessous de tout mais... on veut qu'elle s'en sorte, le réalisateur ne la juge pas et le spectateur non plus.
"The Florida Project" reste tout le temps à hauteur d'enfants, à hauteur d'adultes enfants. Sean Baker réussi à nous filmer l'ennui sans le provoquer, à nous proposer une vision artistique forte sans faire dans l'arty gratos poseur.
Et malgré ce dernier plan, je décide d'aimer le film.

Erbé
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2017

Créée

le 30 déc. 2017

Critique lue 190 fois

1 j'aime

Erbé

Écrit par

Critique lue 190 fois

1

D'autres avis sur The Florida Project

The Florida Project
Seemleo
9

Unplugged

J'aime ce cinéma unplugged, fiction quasi documentaire. The Florida Project colle à la vie quotidienne d'une maman et sa fille. La caméra est à la hauteur des 1m20 de la gamine et la suit dans les...

le 1 févr. 2019

49 j'aime

15

The Florida Project
AnneSchneider
7

Chute libre en rose et mauve

Chromatiquement, on est loin du noir et blanc des « Bas-Fonds » (1957), de Kurosawa. Chromatiquement seulement. Sean Baker a beau placer son intrigue dans un motel tout mauve, dans des pièces aux...

le 21 nov. 2017

41 j'aime

19

The Florida Project
Cinématogrill
5

Question ouverte au réalisateur : où est le scénario ?

Sean Baker est à la limite de l’artiste contemporain et du cinéaste. Ultra engagé, il s’est fait connaitre après le micro exploit de réaliser en 2015 Tangerine, entièrement tourné avec trois...

le 19 déc. 2017

37 j'aime

5

Du même critique

A Cure for Life
Erbé
2

A PURGE FOR LIFE

Gore Verbinski est un bon faiseur d'images. La composition de ses cadres est souvent très élaborée, ses mouvements de caméra précis. Dans le cinéma du bonhomme, que les films soient bons ou mauvais,...

le 22 févr. 2017

8 j'aime

The Devil and Father Amorth
Erbé
2

Father Amorphe

Gênante cette vision de "The Devil and Father Amorth"... Très gênante. D'un point de vue purement cinématographique et formel déjà. Billy ne nous avait pas habitué à tant de médiocrité (et je suis...

le 26 juil. 2018

7 j'aime