La Floride vit grâce à 2 villes : Miami et Orlando. Les oranges, les vieux et les touristes.
Tout autour, il y a ceux qui font ce qu'ils peuvent pour survivre et grappiller des miettes. Et là, the Florida Project.


Il ne se passe pas grand chose dans ce film. Nous suivons une petite fille et ses copains pendant l'été, traînant dans les environs des motels où leurs parents pauvres vivent de petits boulots ou de la prostitution.
C'est pas hyper rigolo, ils font beaucoup de conneries. Ils volent, mettent le feu à des trucs, traient autour de dealer et de marais pas très safe. Mais bon, c'est des enfants alors c'est cute, moult awww et rires dans la salle. Soit, passons.


La caméra prend le parti de film à hauteur d'enfants, qui se faufilent partout, sont connus de tous. C'est vrai que c'est touchant quelque part. Une succession de scénettes, de jeux d'enfants et de pétage de plomb parental. Tout sauf recommandable. Malheureusement, je n'ai que peu d'empathie pour la jeune maman qui se prostitue pendant que sa fille prend son bain, désolée.


Le vrai soucis dans ce film est que ça ne devrait pas en être un. Il y a une différence fondamentale entre cinéma et documentaire, délibérément ignoré par de trop nombreux réalisateur en mal de reconnaissance.
Parce que le documentaire, ça ne se vend pas, ma pauv' dame. Pourtant c'est plus approprié, et Florida Project en est un parfait exemple.


Je soupçonne très fort Sean Baker de s'être promené dans les environs des parcs d'Orlando en recherche d'inspiration. Il est vrai que c'est très séduisant, l'architecture absurde des boutiques à thèmes, des motels flamboyant remplis de prolétaires. Le contraste est fort, choquant : le pays des rêves, du Rêve American, laisse beaucoup de monde sur le carreau.


Mais tu sais Sean, j'aurais adoré que tu prennes un peu de courage et qu'avec ta petite caméra, tu prennes un chambre dans ce motel violet.
Le cinéma est un médium qui fictionnalise. De par la distance de la caméra et, y'a t il encore besoin de le dire, de la mise en scène. On peut avoir les acteurs les plus authentiques, le cinéma reste de la fiction.


Mais alors, à quoi sert elle? Quel propos la fiction apporte t elle au réel ? Ces décors, ces gens, ces histoires de vies existent, alors pourquoi faire appel à la fiction ?
Se mettre à la place des enfants ? Est ce vraiment réussi ? À l'image de cette fin, ultime occasion de justifier le parti pris d'une mise en scène minimale, qui tombe à plat. Vraiment ? C'est ça que veulent les enfants quand leur vie éclate ? Aller à Disney World? C'est tout ce que t'as trouvé Sean? Une pâle critique bateau plaqué sur un scénario qui n'en est pas un.


Beaucoup trop facile.

ALeuchat
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le 4 janv. 2018

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