The Florida Project c’est l’histoire de Moonee , une petite fille de 6 ans , dont la mère lui laisse quartier libre et qui s’aventure avec ses amis dans un motel tout près de Disney en Floride.


Sean Baker est peu connu du grand public d’autant plus en France. Pourtant The Florida Project a été présenté au Festival de Cannes 2017 à la Quinzaine des réalisateurs.Ce film a tout d’un film indé américain : petit cast (seul Willem Dafoe est acteur de profession) ,focus thématique américaine, petit budget , choix de mise en scène visant une forme différent d'esthétique.


Ce film est bien plus qu’une simple histoire d’enfants qui s’amusent le temps d’un été. La petite Moonee ne connaît pas l’autorité , sa mère est irresponsable , peu stable financièrement comme psychologiquement .Dans ce motel aux abords de Disney , c’est Bobby (Dafoe) qui fixe les règles , en tant que gérant bienveillant , mais qui fait preuve d’une certaine sensibilité paternaliste.


Le réalisateur nous plonge dans l’envers du décor , celle d’une Amérique déclassée et marginalisée. Disney , c’est le rêve américain , la fortune et la stabilité alors que le motel c’est la marginalisation et la précarité.Comme quoi dans cet univers enchanté , il ne faut pas raconter uniquement les sucess stories mais bien la dure réalité de nombreux Américains.


La petite fille qui joue Moonee n’a jamais été actrice mais joue remarquablement bien malgré son très jeune âge , Dafoe est à la hauteur tandis que Bria Vinaite incarne avec brio une mère désabusée et inconsciente.Baker peut résumer son fils en une phrase prononcée par Moonee en parlant de son arbre préféré : il est basculé mais grandit encore.Cette jeunesse qui naît dans la précarité et l’instabilité et qui grandit jusqu’au jour où elle ne peut plus s’échapper dans les rêves et où la réalité vient abattre.


Avec des dialogues minimalistes , une photo travaillée (sublime couleurs roses ) et un cadre ultra réaliste , Sean Baker invite plutôt à la suggestion qu’à la démonstration.Il présente ainsi une autre Amérique , celle qui ne va pas à Disney et qui se nourrit des restes de celle qui réussit.Ce portrait d’un réalisme cru mais manque parfois de pathos et d’une certaine profondeur scénaristique.On frôle parfois l'ennui quand les scènes plates des enfants s'accumulent.Le fait de filmer du point de vue des enfants est intéréssant mais devient parfois ennuyeux.


Tout compte fait , la forme dessert quelque peu le fond mais Sean Baker offre un film différent , une vision innocente mais dure à voir tant elle est réaliste.

Choulany
6
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le 17 avr. 2020

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