Difficile de faire passer les action heroes du côté de la comédie; celle des comédiens, pas celle des joueurs de foot qui veulent un coup franc. Ici, on voit donc Jackie Chan, l’icône du coup de savate, endosser le rôle d'un père dévasté par la souffrance à la mort de sa fille. Non, je ne spoile rien, ça arrive avant la 3ème minute. Il est tout voûté, tout mâché, tout humilié... on sent bien que ça ne va pas durer longtemps. Et heureusement, parce qu'il n'a pas tellement la fibre mélodramatique. Pas comme Pierce Brosnan, impeccable en leader politique ex-terroriste de l'IRA rangé des voitures mais pas trop. Bref, à la quatrième minute, le bras de fer entre les deux est engagé, et là, on peut commencer à se détendre. J'exagère, il faut rajouter un zéro, les scénaristes ont essayé de faire les choses bien. Je leur en sais gré, j'aime qu'on prenne soin de mon petit neurone de spectatrice. Il ne reste plus qu'à se laisser entrainer de baston en rebondissement, de coup de tatane en bras-de-fer-postillonnant-à-mâchoires-serrées, de galopade dans les bois à un attentat particulièrement choquant, avec ces femmes et ces enfants au milieu... rien de bien nouveau, mais c'est bien fait, on arrive au bout sans hoqueter qu'on se fout de nous, et on a beau se triturer le neurone pour trouver un biais politique dans tous ces services secrets qui espionnent les terroristes qui épient les autres terroristes après qui courent d'autres services de police, pas une trace d'once de parti pris qui risquerait le politiquement incorrect sur ces affaires d'assassinat d'innocents, de salauds torturés ou butés de façon expéditive, voire de conflit diplomatique entre deux régions anglophones qui risqueraient la guerre de religion. Fortiche.