Parfois moi aussi je veux sortir du cadre, parfois moi aussi comme le montre Samuel Becket dans la pièce de théâtre : en attendant Godot, j’ai l’impression qu’un Dieu manipulateur rit de moi et que tout est écrit avant même que j’agisse. Ici, le fatalisme est à son comble. En effet, deux personnages vivent leur vie et regardent une série le soir jusqu’à ce qu’ils se rendent compte qu’ils évoluent dans deux univers parallèles et que chaque personnage vivant sa vrai vie évolue dans la série télévisée de l’autre caractère. Face à cette incompréhension grandissante ils font tout pour se connaître et pour comprendre cette situation qui dépasse l’entendement.
Jamin Winans signe ici une prestation à couper le souffle. C’est à force de mise en abyme ou le héros tente de sortir littéralement du cadre, ou plutôt du champ que le réalisateur nous dévoile la profondeur de son imagination. Un sentiment de culpabilité nait en nous lorsque le héros, piégé dans le film, piégé par le réalisateur et par le scénario qu’il ne peut lui même changer brise le quatrième mur et s’adresse directement à nous spectateur qui ne pouvons rien faire pour lui venir en aide. Bref après Ink qui avait déjà montré le potentiel indéniable de Jamin Winans, celui-ci signe ici une œuvre digne des plus grands chefs d’œuvre du septième art. A voir sans hésitation.