The Full Monty est une légende dans la comédie britannique. Gardant ce même point de vue prolétaire qu’un Ken Loach, le film de Peter Cattaneo tente pourtant une approche un peu plus universelle.
En effet, si The Full Monty a aussi bien marché, c’est aussi grâce à son sujet principal, loin d’être la précarité des chômeurs dans l’Angleterre profonde, qui n’est en fait qu’une variation du poisson hors de l’eau, couplé, donc, à une réflexion sociale dont on n’effleure vraiment que la partie visible de l’iceberg, à travers le personnage de l’excellent Tom Wilkinson. En prenant ce parti pris, The Full Monty fonctionne franchement bien, grâce à une réalisation rythmée mais impersonnelle de Peter Cattaneo, une bonne humeur distillée par le scénario habile de Simon Beaufoy (qui évite tout moralisme là où il en était presque contraint, véritable tour de force et qui ne tombe jamais dans le grivois, malgré son sujet, en préférant s’intéresser aux personnages) et des acteurs excellents, qui portent le film vers le statut de classique, amplement mérité. On citera tout particulièrement l’hilarant Robert Carlyle et le calme Paul Barber, qui réalisent des merveilles ici. La bande-son est en plus très soignée et permet à Cattaneo d’orchestrer des scènes très réussie comme celle de Hot Stuff dans la banque, qui reste comme un moment fort du film.
The Full Monty est un petit film sans prétention qui, avec beaucoup de travail à défaut de pur talent, est parvenu à se hisser à un niveau de classique de la comédie anglaise de façon totalement méritée.