Drog'n rolla

Le retour à la maison-mère était semble-t-il une nécessité pour Guy Ritchie, après quelques errements outre-atlantique, j'ai nommé Le Roi Arthur et Aladdin. Deux films qui montraient les deux plus mauvaises face d'un réalisateur plombé par certaines manies criardes ou par l'absence d'inspiration. Il retourne donc à ses fondamentaux, à savoir l'Angleterre et les gangsters téméraires.
Il faut croire que la démarche était salvatrice, puisqu'elle permet au cinéaste de retrouver la plume caustique de ses premiers longs-métrages. Et de nous en ressortir certains emblèmes : narration éclatée, dialogues affutés et une belle brochette de marioles excités. Ritchie tente même l'embardée méta pendant une bonne partie de The Gentlemen. Bonne idée, le cocktail à forte teneur ironique cogne plutôt bien. Moins polarisant au niveau du style, le film ravive les bonnes heures du polar détonnant qui a mené son créateur au sommet.
Et pour que ça marche, il faut laisser de la place à ses acteurs. Ils ont ici toute latitude pour incarner leurs différents lascars. De Matthew McConaughey à Hugh Grant (particulièrement délectable), en passant par Charlie Hunnam ou Colin Farrell. Tous ont droit à un boulevard pour composer un panel de délicieux malfrats. Et ils ne se font pas prier pour y aller sur le chapeaux de roues.
Ça fait du bien de retrouver cet esprit de sale gosse qui animait le cinéma de Ritchie à ses débuts. The Gentlemen rappelle qu'il est toujours aussi bon quand son propriétaire sait s'en servir. Je serai donc indulgent sur les quelques défauts qui émaillent le film (notamment sur son côté petit malin parfois trop appuyé).