Quand la virilité est aussi belle que creuse !

C'est probablement le meilleur film de Guy Ritchie et c'est peut être ça le problème.
J'ai toujours eu une excitation vaine à l'idée de voir sa dernière production.
C'est vrai qu'ici aussi le gars a toujours cette aisance visuelle, ce grand sens de la rythmique et des punchlines servies par de véritables tronches. On applaudit Colin Farell (qui a déjà su faire preuve d'éclectisme) mais surtout Hugh Grant qui a peut être trouvé son créneau à la fin de sa carrière ;)
D'ailleurs pour cet opus la mouture est moins clipesque et donne la parôle, voir est bien bavarde. On le surprend même à rebrousser chemin au milieu de scènes massacrantes pour nous dire "naaan je décoone" mais histoire de nous avoir fait la scène quand même. Si l'ironie n'est pas fine, elle est surtout tellement à la mode (même Marvel si met) qu'elle fait aussi de moins en moins bander dans ce cinéma.
Le retour aux sources anglaises n'inspire pas tant notre réalisateur cinquantenaire et ce picaresque narvalo qui l'a fait connaître sonne comme une ritournelle qui lui est de plus en plus lointaine. Seule nouveauté, l'assimilation pleine et entière de cette génération black-blanc-beur-british-gangsta aussi fraîche que creuse. Et un scénario nappé de lutte pour l'embourgoiesement de ce petit monde criminel.
Je vois finalement ce qui anime le cinéma de Guy Ritchie. En sortant moins souvent les armes, on continu de le voir se passioner pour cette survie animale de mâles tous plus Alpha que le gars le plus Alpha de ton lycée où chacun est aussi impecablement habillé, éclairé et filmé en contre plongé avec gros plan sur les bourses. (Les femmes en ont aussi des plus grosses que Tony montana).
Ma vulgate n'a que pour but d'éclairer le vide abyssal de ce virilisme sublimé. Quand la jouissance du pouvoir ne me parle pas, que reste t-il aux hommes ? Guy, lui, ne me le dit pas ...